Assises de la transition écologique : la gauche n’est pas convaincue
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Assises de la transition écologique : la gauche n’est pas convaincue

Claire Schweitzer

Claire Schweitzer, conseillère municipale de la France insoumise.

Le 6 octobre dernier, la municipalité présentait aux angevins au Centre de congrès les différentes mesures retenues dans le cadre des Assises de la transition écologique. Des mesures qui ne sont pas à la hauteur des enjeux pour Claire Schweitzer, conseillère municipale de la France insoumise : « Quelle déception en découvrant les actions qui nous sont proposées par cette majorité ! Comme d’habitude, après le temps des beaux discours pompeux et des cérémonies grandiloquentes où l’on met de (fausses) plantes vertes sur des estrades, vient le temps des demi-mesures et des renoncements. »

« Notre maison brûle, et C. Béchu nous propose des verres d’eau (participatifs) pour éteindre l’incendie. Or c’est de lances à incendies et de pompiers professionnels et équipés dont nous avons besoin, d’une intervention franche et massive des pouvoirs publics ! C. Béchu nous propose au mieux de “renforcer” ou “améliorer” ce que l’on fait déjà, et au pire de simplement continuer comme avant mais en rajoutant une plante verte (car ça fait plus écolo) », poursuit l’élue d’opposition.

Elle énumère ensuite ce qu’il faudrait faire : « Alors qu’il faudrait dès maintenant stopper net la bétonisation des terres et la construction de nouvelles zones commerciales, M. Béchu nous propose d’attendre 2025 pour adopter un hypothétique “objectif d’arrêt d’expansion des villes”. Alors que nous devrions interdire la surproduction d’emballages et objets en plastique par les grandes entreprises, M. Béchu propose de “généraliser les défis zéro déchet auprès des familles”. Alors qu’il faudrait taxer fortement les entreprises qui émettent le plus de CO2 (Total, multinationales…), M. Béchu propose de “sensibiliser les salariés aux bonnes pratiques”. Alors que nous devrions isoler tout de suite et massivement les logements passoires thermiques, M. Béchu nous propose juste de réaliser des diagnostics énergétiques. Alors qu’il faudrait immédiatement interdire l’élevage intensif et généraliser l’accès à une alimentation végétarienne, bio et locale (qui est notre principal levier de baisse des émissions de CO2), M. Béchu nous propose “d’accompagner les producteurs locaux”, ou de planter des arbres fruitiers en ville. »

« On nous promettait des actions concrètes, et on se retrouve avec des formulations creuses qui ne reposent sur rien de formel : qui pense sérieusement que la proposition de “renforcer les relations inter-entreprises au sein des pôles d’activités pour favoriser la mutualisation des ressources et réduire les impacts sur l’environnement” aboutira à quelque chose de concret et efficace ? On nous promettait des mesures fortes, et on se retrouve avec la promesse de créer encore des “chartes” et autres “labels” pour “promouvoir activement les entreprises vertueuses”. On nous promettait des propositions innovantes, et on se retrouve avec la poursuite de politiques déjà en place : aide à l’achat de vélos électriques (déjà fait), réduction de l’usage des pesticides (déjà interdits pour les communes)… Oui, à l’issue de ces Assises nous aurons probablement quelques arbres fruitiers dans nos rues et des labels pour identifier les producteurs locaux. Mais les élevages intensifs continueront de polluer nos sols et rivières, et la Mairie continuera de construire des zones commerciales dans nos champs. Ce n’est pas de jardinage urbain dont nous avons besoin, mais d’une politique écologique ambitieuse et innovante. Manifestement, M. Béchu préfère le jardinage », conclut Claire Schweitzer.