Le bâtiment cherche de la main d’œuvre dans le département
Economie

Le bâtiment cherche de la main d’œuvre dans le département

Le secteur du bâtiment se porte bien, notamment dans le Maine-et-Loire où la demande en construction neuve est importante. Tout l’enjeu pour ce secteur qui n’a que peu souffert de la crise sanitaire est de trouver de la main d’œuvre.

Construction immeuble

« Le secteur du bâtiment se porte bien dans le Maine-et-Loire et contrairement à une tendance nationale souvent pessimiste notamment pour la construction neuve, l’activité de construction reste soutenue et même en plein essor sur l’agglomération angevine », explique Yannis Borjon-Piron, président de la Fédération Française du Bâtiment de Maine-et-Loire (FFB).

Les derniers chiffres de la cellule économique régionale de la construction montrent une activité pour le neuf en hausse de près de 30 % sur le département, boostée par des mises en ventes et des réservations de logement en forte hausse sur l’agglomération. L’entretien et la rénovation du bâti porte également le marché, notamment grâce aux différentes aides et au plan de relance.

« Malheureusement, nous avons beaucoup de difficultés à trouver les moyens humains pour répondre à cette activité », déplore Yannis Borjon-Piron.

La dernière enquête réalisée par la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) auprès de 1 500 entreprises montre qu’il y a actuellement 900 offres d’emploi sur la région et 700 propositions pour des contrats d’apprentissage. Plus localement, le BTP CFA de Maine-et-Loire dispose de 250 demandes d’entreprises qui ne trouvent pas preneur.

« Dans nos entreprises, pour qu’un salarié soit autonome sur un chantier, il faut compter sept ans. Si nous ne formons pas assez, nous aurons des manques encore plus importants dans quelques années, s’inquiète le président de la FFB. A chaque crise économique, les entreprises du bâtiment diminuent leurs formations et prennent moins d’apprentis. On paie à un moment donner cette absence de formation. Nous essayons de rappeler aux entreprises qu’il faut continuer de former même si l’activité est moindre. »

Afin de mieux faire connaître les métiers du bâtiment et d’attirer des jeunes vers ce secteur, des actions sont menées dans des établissements scolaires. Malheureusement, les métiers du bâtiment ont encore bien souvent une mauvaise image. « Lors d’une dernière intervention en milieu scolaire, l’enseignante a regroupé quelques élèves en échec scolaire. Le bâtiment peut aider des jeunes à sortir de l’échec, mais ce n’est pas que ça ! Nous voulons des jeunes motivés qui viennent par envie et non par défaut. Il y a beaucoup de préjugés et une méconnaissance de notre secteur », déplore Yannis Borjon-Piron.

Le FFB et la CAPEB veulent se battre contre ces idées reçues, notamment sur le revenu, au-dessus du Smic pour un jeune qui commence. « La technologie a très nettement réduit la pénibilité sur les chantiers. Le port des charges est aujourd’hui mécanisé, des couvreurs travaillent avec des drones… Nous sommes un secteur qui est en évolution permanente », complète Gilles Hamon, secrétaire général de la CAPEB.

La Fédération Française du Bâtiment travaille en parallèle avec Pôle emploi afin d’attirer des personnes plus âgées qui souhaiteraient changer de métier. « C’est un secteur où il est possible de passer les échelons et d’évoluer assez facilement », rappelle Yannis Borjon-Piron.

Dans le Maine-et-Loire, le secteur du bâtiment représente 13 000 salariés répartis au sein de 6 000 entreprises.