Immobilier : les prix continuent de fortement augmenter dans le Maine-et-Loire
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Immobilier : les prix continuent de fortement augmenter dans le Maine-et-Loire

Depuis plusieurs années maintenant, les prix de l’immobilier ne cessent de grimper dans le département. La pandémie n’a fait que renforcer ce phénomène qui pourrait toutefois ralentir dans les prochains mois.

Immobilier à vendre

La pandémie a accéléré la hausse des prix de l’immobilier dans le département – Angers.Villactu.fr

La hausse des prix de l’immobilier ne touche pas qu’Angers et son agglomération. En effet, selon les notaires du département, l’ensemble du Maine-et-Loire est concerné par cette dynamique. « Le Covid-19 a accéléré les choses. A Angers, les prix étaient encore relativement faibles. Cette hausse a été une forme de correction du marché », estime Guislaine Bellion-Louboutin, déléguée à la communication au sein de la Chambre interdépartementale des notaires de Maine-et-Loire, Mayenne et Sarthe.

Des prix qui grimpent en flèche dans l’ancien

Dans le Maine-et-Loire, les prix ont augmenté beaucoup plus rapidement que dans le reste du pays. En un an, la hausse pour les appartements anciens est de 15 % (contre 7,4 % en France). Le prix médian au mètre carré est de 2 680 €. Ces cinq dernières années, les prix se sont littéralement envolé avec une hausse de 69,1 %. Du côté des maisons anciennes, sur un an la hausse est de 11,8 % et de 33,8 % sur cinq ans. Le prix de vente médian est de 190 000 €.

Les terrains à bâtir sont les seuls à voir leur prix baisser sur un an (-5,5 %), avec toutefois une nette hausse sur cinq ans (+10,8 %). Le prix médian est de 44 400 euros dans le département.

Toujours plus de ventes

Fin juin 2022, les volumes de ventes ont atteint de nouveaux records. Environ 18 000 transactions ont été enregistrées dans le Maine-et-Loire (+1,7 % sur un an). Les dernières baisses enregistrées remontent à 2015. Dans le Maine-et-Loire, les volumes de ventes ont ainsi progressé de 38,5 % en cinq ans et de 76 % en l’espace de dix ans.

Angers comptabilise 69 % des ventes d’appartements anciens dans le département et 79 % des ventes d’appartements neufs, avec des prix au mètre carré qui s’élèvent respectivement à 3 070 € et 4 140 €.

Les parisiens pas si présents

Les parisiens, souvent jugés coupables de faire augmenter les prix de l’immobilier en Anjou, ne sont finalement pas si nombreux. A Angers, 41 % des acquéreurs sont déjà des habitants de la ville. 24 % sont issus du département, 12 % de la région et 12 % de l’Île-de-France. Cependant, ils ont des budgets plus conséquents, ce qui participe effectivement à une hausse des prix. Quand les angevins ont un budget moyen de 320 000 € pour acheter une maison, les franciliens disposent de 487 500 €.

Beaucoup de questions en suspens

Delphine Bethouart, notaire à Chemillé et présidente déléguée de la Chambre interdépartementale des notaires, accompagnée de Guislaine Bellion-Louboutin, déléguée à la communication et notaire à Trélazé – © Angers.Villactu.fr

« Nous restons sur un marché relativement tendu, avec peu de biens à vendre. Nous avons des incertitudes et des signaux d’alerte à prendre en compte », souligne Delphine Bethouart. L’inflation, la hausse des taux d’intérêt, ainsi que le taux d’usure sont autant d’éléments qui rendent l’avenir difficile à prévoir pour les professionnels du secteur.

« Sommes-nous à la croisée des chemins ? Avons-nous atteint un plafond ? La crise du logement et la pression foncière seront-elles plus fortes que les difficultés économiques qui s’annoncent ? », se demande Bernard Delorme, président de la Chambre interdépartementale des notaires de Maine-et-Loire, Mayenne et Sarthe.

L’interdiction à compter du 1er janvier 2023 de louer des biens dont le Diagnostic de performance énergétique (DPE) affiche l’étiquette G pourrait bien avoir un impact sur le marché dans quelques mois. « Ceux qui n’auront pas les capacités financières de réaliser les travaux devront les mettre en vente avec une moins-value. Les acquéreurs pourront plus facilement discuter le prix », note Guislaine Bellion-Louboutin.