Suppressions de postes, mobilisation, menaces de boycott des jurys… Les personnels de l’Université d’Angers (UA) s’élèvent contre un budget rectificatif qu’ils estiment injuste et dangereux pour l’avenir du service public universitaire.

L’Université d’Angers compte près de 28 000 étudiants en 2025. – © Angers.Villactu.fr
À quelques jours de la fin de l’année universitaire, le climat social se tend à l’Université d’Angers (UA). Réunis en assemblée générale le lundi 2 juin, les personnels ont exprimé leur opposition à un budget rectificatif examiné en commission le 27 mai, qu’ils qualifient d’« austère » et qu’ils accusent de provoquer « des dizaines de suppressions d’emploi dans tous les services et toutes les composantes de l’UA ».
Dans un communiqué, rédigé collectivement par les agents réunis en assemblée générale, ils évoquent « la violence de la méthode imposée par la direction générale des services et la présidence de l’université » et affirment « ne pas accepter les non-renouvellements de CDD prévus en masse, les non-remplacements de congés maladie et de départs en retraite ».
Des effectifs en hausse, des moyens jugés insuffisants
Alors que l’UA comptait 25 534 étudiants en 2020, l’établissement compte désormais 27 991 étudiants en 2025, hors inscriptions en master MEEF (Métiers de l’enseignement). Une dynamique qui, selon eux, n’a pas été accompagnée par « le ministère, la région et le rectorat », laissant l’UA comme « l’université pluridisciplinaire avec un secteur santé la plus sous-dotée de France » avec seulement « 7,7 personnels pour 100 étudiants à l’UA, contre 11,2 personnels pour 100 étudiants en moyenne dans les autres universités ». Une carence qui toucherait aussi bien les enseignants que les personnels administratifs, et qui se doublerait d’une faiblesse des « budgets de fonctionnement et d’investissement ».
Le personnel évoque également « une souffrance au travail exacerbée par ces mesures », en référence au projet de budget. Pour les personnels, les décisions budgétaires envisagées risquent d’aggraver encore davantage une situation qu’ils jugent « préoccupante ».
Vers un boycott des examens ?
Face à cela, les agents annoncent un rassemblement « devant la présidence le jeudi 12 juin à 14 h au début du prochain conseil d’administration », précédé d’une nouvelle assemblée « de 13 h à 14 h pour préciser leurs revendications ».
Ils exigent « le maintien de tous les emplois sur missions pérennes », ainsi qu’« un budget et des postes qui permettent d’assurer leurs missions de service public à la hauteur de ceux accordés aux autres universités pluridisciplinaires ».
En plus du rassemblement, l’assemblée déclare vouloir « appeler aux boycotts des jurys de BAC et des jurys de diplômes des facultés libres de l’Ouest (UCO) » en raison de « la baisse des capacités de l’université publique qui se fait au profit des établissements privés », en particulier dans certaines filières, « notamment en psychologie où la baisse des plafonds d’accueil coïncide avec la demande d’ouverture de licence de l’UCO à Laval et Vannes ».
Des actions, qui pourraient être reconduites l’année scolaire suivante : « Si nos revendications ne sont pas entendues, nous appellerons à ne pas assurer la rentrée en septembre prochain. »
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