Stéphane Bahoken : « On a tous envie de terminer la saison »
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Stéphane Bahoken : « On a tous envie de terminer la saison »

Depuis le début du confinement, Angers Villactu donne la parole à différents acteurs de l’Anjou. Aujourd’hui, Stéphane Bahoken, attaquant du SCO d’Angers, nous explique comment il vit cette période.

Stéphane Bahoken

Angers SCO – Ouest Medias

Le football de haut niveau a d’abord tenté le huit clos pour permettre aux compétitions de se poursuivre. Face à l’ampleur de l’épidémie, l’ensemble des compétitions se sont finalement arrêtées il y a un peu plus d’un mois. Stéphane Bahoken, attaquant au SCO d’Angers depuis deux saisons, attend avec impatience de pouvoir pratiquer à nouveau sa passion.

Comment se passe le confinement ?

Franchement, ça va. C’est un peu difficile de ne pas pouvoir s’entraîner tous les jours. Ce confinement a cassé notre quotidien, mais il y a du soleil, on est en famille, donc ça va bien !

Physiquement, comment arrivez-vous à gérer cette période particulière ?

Je fais le programme que le préparateur physique nous a donné. On est passé de trois à quatre entraînements par semaine. C’est un programme à base de courses, de vélo, de gainage, de proprioception. C’est surtout du maintien physique. La plupart du temps je le fais à la maison mais j’ai la chance d’habiter un endroit avec un petit parc à côté où je vais courir.

Le programme a évolué au fil des semaines ?

Oui. Au début c’était plutôt tranquille car nous sortions d’une semaine de match. Plus on se rapproche d’un possible déconfinement, plus le programme est chargé. On est en train de travailler le cardio actuellement. Il faut compter 1h30 pour faire le programme, mais comme je suis à la maison j’en fais toujours un peu plus.

Le reste du temps, comment occupez-vous vos journées ?

On regarde des séries sur Netflix, je m’occupe de mon fils qui court partout ! Avec lui le temps il passe très vite… On fait des choses que l’on a moins l’habitude de faire à la maison. On innove en matière de cuisine, on fait des tâches ménagères.

Vous gardez le contact avec vos coéquipiers et le staff ?

Entre joueurs on a un groupe WhatsApp. On s’écrit assez régulièrement dessus. On se lance des vannes, on parle de l’actualité, on prend des nouvelles. Avec le staff, c’est surtout avec Benoît Pickeu, le préparateur physique, que l’on échange le plus. Il fait un suivi du programme avec chaque joueur et si on veut faire des exercices en plus il nous prépare toujours un truc. Avec le coach, on a moins d’échanges depuis le début.

Qu’est-ce qui vous manque le plus pendant le confinement ?

Pour moi c’est clairement le foot. Au niveau famille, je suis avec elle donc ça va. Ce qui me manque le plus c’est de pouvoir pratiquer mon métier, ma passion, ma routine. Les entraînements, les coéquipiers, l’ambiance du vestiaire et l’adrénaline des matchs, ça manque vraiment. C’est le football en général qui me manque.

Quel bilan vous tirez du parcours du SCO d’Angers avant l’arrêt de la compétition ?

A ce stade, collectivement, si la saison devait s’arrêter là, on aurait rempli largement l’objectif (Angers SCO est 10e NDLR). Si elle continue, ça peut-être de bon augure car nous étions dans une phase positive. C’est une saison assez réussie, car en cas de reprise on peut essayer d’aller chercher les places au-dessus par rapport à l’année dernière.

Et à titre personnel ?

Personnellement, je dirais que c’est une saison vraiment en demi-teinte. En début de saison, c’était pas trop ça, j’étais souvent blessé. Depuis janvier j’ai relancé la machine. C’est dommage que cet arrêt me coupe dans mon élan.

Comment imaginez-vous la reprise de la compétition après autant de semaines d’arrêt ?

Il faudra une préparation physique. Il y a des joueurs qui restent blessés pendant deux à trois mois et avec une préparation physique d’un mois et demi ils reviennent au top de leur forme. Nous, je pense qu’il faudra faire une petite préparation pour vraiment être compétitifs. Dans tous les cas, on sera pas à 100 % dès les premiers matches. Il reste dix matches à jouer. La forme physique optimale on l’aura au bout du quatrième match je pense. Après, c’est du jamais vu de voir le football s’arrêter si longtemps.

Vous avez une préférence pour la fin de la saison ? On parle parfois d’acter le classement tel quel si le football ne pouvait pas reprendre rapidement.

On a tous envie de la terminer. On est sur une bonne dynamique donc on aimerait aller au bout. On verra ce que les instances sanitaires vont dire ainsi que l’UEFA. Si ce n’était pas possible de la terminer, on aimerait que ça soit figé. Que le classement soit acté. Si on doit arrêter définitivement, ça fera quatre mois d’inactivité. Même si ça doit décaler la saison prochaine, ça serait mieux de terminer afin de reprendre un peu de rythme et enchaîner avec la suivante.

Si la saison se termine, la pause risque d’être très courte cet été…

Oui surement, mais les internationaux ont l’habitude. J’en ai fait l’expérience avec Ismaël Traoré lorsqu’on a fait la Coupe d’Afrique des Nations. On s’est qualifiés pour les phases finales et nous n’avons eu que deux semaines de vacances. Si on a des vacances plus courtes ce n’est pas grave. En ce moment, c’est un peu des vacances forcées.

Avez-vous quelques conseils pour mieux vivre la suite du confinement ?

Il y a quelques bonnes séries comme Ozark, Chambers ou Elite sur Netflix. C’est un peu plus ancien mais 24 heures chrono c’est pas mal. Avec OCS et Canal +, il y a beaucoup de choix ! Ça vient à peine de sortir, Disney +, pour ceux qui aiment les Marvel, les Pixar… Pour les sportifs, il est possible de faire un peu de vélo, du gainage et des abdos.

Vous avez une idée de la première chose que vous ferez une fois le confinement terminé ?

Très honnêtement j’attendrais un peu, on est toujours un peu parano. La seule chose à laquelle je pense c’est de vite reprendre l’entraînement et taper de nouveau dans un ballon avec mes coéquipiers.

Cette pause forcée vous a permis de réfléchir sur votre avenir ? Rester au SCO ou éventuellement aller ailleurs ?

Non je ne pense pas à ça. Tout est un peu faussé, c’est difficile de se projeter. Je ne sais pas ce que je ferais la saison prochaine. Pour moi, l’objectif c’est de terminer le championnat après on verra. La saison prochaine ne sera pas vraiment « normale ». Les clubs qui souhaiteraient recruter quelqu’un, ils ne pourront pas forcément. Cette crise fausse un peu tous les projets futurs des joueurs et des clubs.

Un mot pour les supporters angevins ?

On les soutient et on les encourage à rester chez eux. Je veux aussi les remercier pour le soutien qu’ils nous ont apporté pendant les 28 premiers matches. On espère vite les retrouver à Raymond-Kopa en bonne santé !