Réforme des retraites : mobilisation en nette baisse à Angers
Société

Réforme des retraites : mobilisation en nette baisse à Angers

La quatorzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a rassemblé à Angers entre 2 800 (police) et 4 000 personnes (syndicats). Des chiffres très inférieurs au 1er mai où 12 000 personnes avaient défilé dans les rues angevines.

Cortège voies sur berges - Manif des retraites

Entre 2 800 et 4 000 manifestants étaient présents à Angers – © Eline Vion

Ce mardi 6 juin, les syndicats appelaient une nouvelle fois les opposants à la réforme des retraites à descendre dans la rue. A Angers, ils étaient entre 2 800 (police) et 4 000 personnes (syndicats) à manifester, soit la plus faible mobilisation depuis le début de la contestation en janvier dernier.

« Nous souhaitons montrer que le sujet est toujours sur la table et qu’il n’est pas oublié. Nous attendons de voir si les députés auront l’occasion au moins une fois de voter sur le fond de cette réforme, jeudi à l’Assemblée nationale. Quoi qu’il en soit, ces mobilisations laisseront une cicatrice profonde au sein de la population, explique Antoine Lelarge, secrétaire départemental de la CFDT. Dans la séquence retraite, il y a une sous-séquence qui s’ouvre désormais autour des négociations sur la question de la pénibilité, des femmes, des salaires et des seniors. Ce sont des sujets sur lesquels nous serons au rendez-vous pour que l’on obtienne satisfaction et que l’on soit enfin écouté ».

Cortège Roi René - Manif des retraites

Les manifestants étaient moins nombreux à Angers – © Eline Vion

Tandis que les deux premiers décrets d’application de la réforme des retraites ont été publiés dimanche 4 juin au Journal Officiel, ce jeudi 8 juin, les parlementaires doivent débattre autour du texte du groupe Liot visant à abroger le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.

« Nous espérons peser sur la décision des députés de voter la loi Liot, même si nous avons conscience aussi que dans ce pays, la démocratie n’est pas tout à fait ce à quoi l’on pouvait s’attendre, indique Catherine Rochard, secrétaire départementale de FO. Aux retraites s’ajoutent d’autres revendications, comme l’augmentation salariale. Mais désormais, les salariés ont compris qu’ils avaient entre leurs mains une arme dissuasive qui est la grève. On va appeler aujourd’hui à poursuivre les réunions avec un maintien de l’intersyndicale, même dans les entreprises. Il y a un profond rejet de la politique du gouvernement, la situation est pire que jamais ».

Cortège voies sur berges - Manif des retraites

Les manifestants ont défilé sous une forte chaleur – © Angers.Villactu.fr

Encore des dégâts

Comme lors des précédentes journées de mobilisation contre la réforme des retraites, le cortège s’est très rapidement scindé en deux. D’un côté le cortège syndical, de l’autre un cortège de plusieurs dizaines de personnes, souvent habillées en noir et le visage masqué.

A peine arrivé boulevard Foch, ce petit groupe s’en est pris à des aubettes, des vitrines de commerces et des bâtiments.

Lacrymo Ayrault - Manif des retraites

Des tensions ont éclaté avec les forces de l’ordre boulevard Carnot – © Angers.Villactu.fr

De premières tensions avec les forces de l’ordre ont éclaté à l’entrée de la rue Thiers. Aux jets de projectiles, les policiers ont répliqué par du gaz lacrymogène.

« À Angers, dès le début de la manifestation, une soixantaine d’individus violents a commis de nombreuses dégradations inacceptables dans le centre-ville : dégradation de la façade du Centre des Congrès, abribus détruits, commerces et panneaux d’affichage publicitaires vandalisés, tags sur les façades de bâtiments, feux de poubelles… A 16 h, plusieurs dizaines d’individus ont fracturé la palissade d’un chantier, s’y sont introduit et se sont armés de barres de fer et de pavés qu’ils ont utilisés pour commettre des dégradations tout au long du parcours. Ils ont procédé à de nombreux jets de projectiles envers les forces de l’ordre. Face à cette situation, et afin de disloquer ce groupe violent, les forces de police ont procédé à des tirs de gaz lacrymogènes », détaille ce mardi soir la préfecture de Maine-et-Loire.

Bloqué de longues minutes, le cortège syndical a décidé de mettre fin à la manifestation en haut du boulevard Carnot. Une partie des manifestants a décidé de poursuivre la manifestation jusqu’à l’Hôtel de ville.

Dégâts manif des retraites

La tour Saint-Serge a été vandalisée – © Angers.Villactu.fr

Le préfet de Maine-et-Loire « condamne avec la plus grande fermeté la violence dont a fait preuve ce groupe de casseurs et les troubles à l’ordre public qu’il a provoqués dans le centre-ville d’Angers ». Dans le même temps, Pierre Ory « demande à l’intersyndicale qui a déclaré cette manifestation de condamner sans ambiguïté ce haut niveau de violences que rien ne saurait justifier et d’agir pour exclure de ses cortèges les individus violents, qui ne viennent que pour casser et provoquer les forces de l’ordre ».

Dégâts suite - Manif des retraites

La façade du Centre de congrès a été dégradée – © Angers.Villactu.fr

Dans la soirée, le maire d’Angers Jean-Marc Verchère s’est déplacé au Centre de congrès pour constater les dégâts. « J’ai échangé avec le préfet pour analyser les événements et comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là », explique-t-il.

Au total, trois personnes ont été interpellées à la fin de la manifestation.