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Pas de musée mais un site de conservation pour les sarcophages

Les sols angevins regorgent de trésors pour les amateurs d’archéologie. Découvert en 2008, les sarcophages de la place du Ralliement sont aujourd’hui stockés dans un entrepôt de la ville. Un gâchis pour de nombreuses personnes qui réclament un musée.

Devant près de 500 personnes le 16 octobre 2008, les sarcophages découverts place du Ralliement étaient ouverts. Quelques années plus tard, après avoir fait la une des journaux, les huit sarcophages mérovingiens sont actuellement entreposés au fond d’un hangar de la ville à proximité de l’Espace Anjou. Les restes osseux qu’ils contenaient ont été rangés sous films plastique dans un local à Nantes.

Pour Jean Brodeur, responsable d’opération à l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives), cette situation est un véritable « gâchis ».

« Il y a comme un truc qui ne va pas : quelle est cette ville qui joue le grand jeu quand elle découvre un site archéologique et qui s’en désintéresse une fois la fête passée ? Ces sarcophages sont abandonnés, au milieu de n’importe quoi, la ville oserait-elle entreposer n’importe où un tableau ou une sculpture antique ? », se demande Jean Brodeur.

A l’été 2010, un mithraeum était découvert sur le site de l’ancienne clinique Saint-Louis. Quelques mois ont passé et celui-ci a été détruit, laissant place à un programme immobilier.

Deux passionnés d’archéologie ont créé l’association Alea, comme « Archéologie, l’exception angevine ». Son objectif est de favoriser la création d’un musée éducatif et ludique dédié au patrimoine archéologique local.

Un musée ne devrait pas voir le jour selon la première adjointe en charge du patrimoine, Monique Armognino.

« Un musée où tous les objets seraient exposés, c’est figé. Je préfère des expositions temporaires sur un sujet précis qui font vivre un lieu culturel. Une exposition de grande envergure devrait se tenir dans les deux-trois ans qui viennent », indique Monique Armognino

Par ailleurs, les responsables d’Angers Loire Métropole envisagent la création d’un service communautaire de fouilles préventives. Ce service permettrait à l’agglomération de traiter directement sur son territoire, toutes les fouilles préalables aux chantiers. Son coût est estimé à 500 000 € par an. Il devrait fonctionner avec sept ou huit archéologues.