Face à la crise, le restaurant Sens se réinvente et innove
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Face à la crise, le restaurant Sens se réinvente et innove

Confinements successifs et couvre-feu ont mis à mal le secteur de la restauration ces derniers mois. De nombreux restaurants sont aujourd’hui contraints de se réinventer pour survivre. A Angers, Nicolas Adamopulos et Enza Cesari, à la tête du restaurant Sens, ont innové en proposant une nouvelle gamme de produits adaptés à la vente à emporter.

Bao Kitchen

Les gérants du restaurant Sens ont créé une nouvelle marque : Bao Kitchen – Angers.Villactu.fr

Ouvert depuis mai 2019 rue Boisnet, le restaurant gastronomique Sens a connu une première année presque parfaite. Entre les avis dithyrambiques sur Internet et le prix « Jeune Talent 2020 » donné à son chef Nicolas Adamopulos par le guide Gault & Millau, l’aventure angevine ne pouvait pas mieux démarrer. Malheureusement, la Covid et le confinement n’ont pas permis à Enza Cesari et Nicolas Adamopulos, à la tête du restaurant, de souffler la première bougie avec leurs clients.

Après avoir profité de cette fermeture forcée pour faire quelques travaux, comme de nombreux restaurateurs, ils ont rapidement mis en place de la vente à emporter. « C’était difficile d’adapter notre cuisine à de la vente à emporter. Cela demandait beaucoup de travail pour un résultat qui ne correspondait pas à ce que l’on voulait, se remémore le chef. Un jour, Enza a fait des baos à la maison. On s’est dit que ça serait une bonne idée de changer complètement notre gamme et de partir dans de la street food. »

Viser un nouveau public

Proposés au départ un seul soir par semaine, les baos ont rapidement rencontré un certain succès. Originaire de Chine, le bao est une petite brioche cuite à la vapeur. Il existe différents types de baos, sucrés comme salés, avec ou sans garniture.

Comme si la Covid ne suffisait pas, le couple a dû faire face en début d’année à d’importants problèmes dans le bâtiment qui héberge leur restaurant. Pas question de baisser les bras pour les restaurateurs qui décident de se lancer uniquement dans la vente de baos. « Nous avons rencontré de nombreux étudiants qui en avaient ras-le-bol de manger des burgers, des sandwichs ou des tacos. Les prix d’un restaurant gastronomique n’étaient pas accessibles pour eux », poursuit Enza Cesari.

Le 9 mars dernier, ils mettent entre parenthèses le restaurant Sens pour laisser la place à Bao Kitchen. Installation d’une nouvelle enseigne, création d’un logo, changement de décoration à l’entrée du restaurant, lancement d’un compte Facebook et Instagram, Nicolas Adamopulos et Enza Cesari décident de se réinventer entièrement en passant du gastro à la street food.

Malgré ce changement radical, les deux gérants ont voulu continuer, comme auparavant, à travailler des produits de saison avec des producteurs locaux. Deux baos éphémères viennent compléter les trois permanents. A l’intérieur, la garniture se veut la plus locale possible. « Même si ce n’est plus de la cuisine gastronomique, nous voulons toujours proposer des produits de qualité. Nous ne voulions pas laisser tomber nos producteurs qui vivent aussi une période difficile », insiste le couple.

Un changement qui permet d’éviter le chômage partiel

Avec le lancement de ce nouveau concept, l’employé qui accompagne Enza Cesari en salle et les deux apprentis en cuisine ont pu continuer à travailler. « Nous voulions vraiment que tout le monde conserve son salaire. C’était important de retravailler et notamment permettre à mes apprentis de continuer à apprendre en sachant qu’ils passent leur diplôme cette année », explique Nicolas Adamopulos.

L’avenir de Bao Kitchen, lorsque le restaurant pourra reprendre une activité normale, reste en suspend. « Si le restaurant est ouvert, est-ce que nous pourrons faire les baos en même temps ? On réfléchit pour voir comment proposer les deux », ajoute Nicolas Adamopulos.

En attendant, Bao Kitchen est ouvert du mardi au vendredi, de 12h à 16h, uniquement à emporter. Les réservations peuvent se faire par téléphone ou Internet.