A la découverte de Marie Oya : auteur-compositeur-interprète angevine
Culture

A la découverte de Marie Oya : auteur-compositeur-interprète angevine

Auteur, compositeur, interprète, l’angevine Marie Oya est musicienne dans le métro parisien depuis bientôt 4 ans. Après avoir sortie un premier EP en 2019, la jeune artiste vient de réaliser un cover de « Si masculin » du groupe Billet d’humeur qui dénonce les violences faite aux femmes. Rencontre.

Marie Oya

Photo : ©Chang Martin

Angers.Villactu.fr : Quel est votre parcours ?

Marie Oya : J’ai commencé la guitare à l’âge de 15 ans avec mon voisin musicien et chanteur de blues/soul en m’inspirant d’artistes Marvin Gaye ou Otis Redding. Parallèlement, j’ai développé un goût prononcé pour la musique pop-folk et m’amusais à faire beaucoup de reprises personnelles. En 2009 et 2010, j’ai découvert la scène en participant à des spectacles de théâtre et de musique dirigés par mon professeur de littérature du lycée, ancien guitariste de Claude Nougaro. Amatrice d’harmonies vocales, je me suis ensuite inscrite dans une chorale gospel au sein de mon université durant plus d’un an. Ma licence info-com validée, j’ai décidé de ne pas poursuivre ces études et de tout simplement écouter mes réelles envies : me consacrer à la musique. Je suis donc montée m’installer à Paris fin 2013. Après m’être inscrite à une formation artistique qui s’est révélée décevante, j’ai poursuivi en autodidacte et commencé à composer et écrire mes premiers morceaux guitare-voix. C’est la première fois où je me suis lancée à chanter en public dans la rue, au départ simplement accompagnée de mon ukulélé ! J’ai décidé ensuite de passer le casting des Musiciens du métro, suite auquel j’ai obtenu mon accréditation que je renouvelle tous les 6 mois depuis bientôt 4 ans. J’ai enregistré un premier album de reprises totalement revisitées à mes débuts, puis un premier EP de compositions originales sorti en indépendant en 2019. Je me suis mise à fréquenter beaucoup d’open mic (scène ouverte) en fin d’année dernière et je continue, le plus souvent accompagnée de ma loop station (machine permettant d’enregistrer des boucles musicales) que j’apprends encore à utiliser.

Vous chantez régulièrement dans le métro parisien. En quoi est-ce différent que de se produire dans une salle ?

J’utilise souvent cette expression pour caractériser le fait de jouer dans le métro : c’est un peu « l’école de la vie ». Les gens ne sont pas là pour toi, c’est un va-et-vient permanent de voyageurs plus ou moins pressés dont il est intéressant de pouvoir capter l’attention. Cela forge énormément, sur la confiance en soi, mais aussi le fait de pouvoir s’exercer et se produire publiquement. C’est aussi une très bonne vitrine, en terme de contacts professionnels ou autres. Il peut y avoir de véritables moments de partage et de rencontres humaines dans un lieu qui reflète pourtant l’extrême opposé. C’est justement ce décalage qui est intéressant, et lorsque certaines personnes viennent me voir ou prennent le temps de m’écrire ensuite via les réseaux sociaux pour me remercier ou me dire qu’elles ont été touchées, je me dis que j’ai gagné ma journée.

Votre premier EP est sorti en 2019. Quel est son univers ?

Cet EP a été un très long cheminement aussi bien artistique qu’émotionnel. Ce fut un travail d’arrangements passé entre plusieurs mains. Il va de la folk à la pop, avec quelques sonorités électroniques aussi. C’est un EP avec un univers plutôt hybride. De modifications en modifications, il a été difficile de savoir s’arrêter et le temps passe vite ! J’ai fini par le sortir, mais entre temps, j’ai évolué humainement, artistiquement, et j’avais besoin de passer directement à autre chose. Je l’ai sorti en indépendant sans promotion particulière. C’est un premier essai. Je m’ouvre à beaucoup de genre musicaux dans ce que j’écoute, je suis une grande fan de RY X pour son côté organique et aérien, mais aussi The Blaze et leur production électro qui transporte instantanément. Je pourrai en citer beaucoup que j’affectionne ces dernières années : James Blake, Bon Iver, Aurora, Daughter, mais aussi Kenneth Whallum, et même Mac Miller.

Votre reprise de « Si masculin » du groupe Billet d’humeur parle des violences faites aux femmes. C’est un sujet qui vous tenait à cœur ?

C’est un sujet au cœur de l’actualité et universel. Chaque femme, est confrontée au cours de sa vie à des atteintes quelles qu’elles soient, à des injustices… Ces violences peuvent être physiques mais aussi morales. C’est suite à d’intenses réflexions personnelles que j’ai eu envie de reprendre ce morceau et véhiculer un message de solidarité et de sensibilisation contre ces violences. A travers la musique, les images, l’art en général, nous avons cette chance de pouvoir dénoncer, questionner, éveiller… C’est une vraie force dont il faut user.

Avez-vous l’occasion de revenir à Angers ? Les angevins peuvent-ils vous y retrouver prochainement ?

J’y retourne de temps en temps pour rendre visite à ma famille et des à amis. Cela fait du bien de se ressourcer loin de l’agitation parisienne. Je constate que la ville bouge de plus en plus, moi qui fait pas mal d’open mic sur Paris, peut-être aurais-je l’occasion de tester la scène ouverte du « Garage » (bar situé boulevard Foch NDLR.) à l’occasion ? Je n’ai pas événement particulier prévu à Angers pour le moment, mais si un jour je me retrouve en tournée, à passer sur la scène du Chabada, je pense que sera sacrément symbolique pour moi !

Quels sont vos projets à venir ?

Je commence tout juste à travailler sur un nouvel EP. L’heure est donc à l’écriture et à la composition. Cette fois-ci je travaille avec un réalisateur. Je me suis mise à utiliser un looper dernièrement, sur lequel je m’amuse à tout retranscrire uniquement à la voix. C’est une formule qui est intéressante en live pour moi étant donné que je suis seule sur scène. Cela permet d’enrichir davantage un morceau comparé à une simple guitare-voix. Je continue donc d’apprendre à m’en servir au fur et à mesure. Je vais conserver ma guitare pour jouer dans le métro, mais aussi pour certains événements ponctuels.  J’évoquais les open mic précédemment. Je pars tenter l’expérience à New York d’ici quelques jours pour une durée de 1 mois. J’ai hâte !