Une association dénonce des « pratiques illégales » au Salon du chiot d’Angers
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Une association dénonce des « pratiques illégales » au Salon du chiot d’Angers

Les 20 et 21 septembre derniers, au Parc des expositions d’Angers, se tenait le Salon du chiot. Selon l’association Futur, qui s’est infiltrée dans ce salon, des chiots et chatons auraient été vendus illégalement.

Le Salon du chiot a eu lieu le mois dernier à Angers – © Photo d’illustration Adobe Stock

Les ventes d’animaux de compagnie, notamment de chiens et de chats, sont de plus en plus encadrées. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, la vente de chiens et de chats est interdite en animalerie, ainsi que dans les foires et salons non dédiés, afin de limiter les achats impulsifs et les abandons d’animaux. Selon les estimations, le nombre d’abandons est de l’ordre de 200 000 animaux par an en France, avec notamment pour conséquence une saturation des refuges.

« Des centaines de chiots et chatons ont été vendus comme des marchandises »

Quelques salons continuent de se tenir à travers la France, comme à Angers, les 20 et 21 septembre derniers, au sein du Parc des expositions. L’association Futur, qui milite pour le bien-être animal et l’écologie, s’est infiltrée dans ce salon et a filmé, en caméra cachée, les méthodes employées par certains exposants. « Sur place, des centaines de chiots et chatons ont été vendus comme des marchandises sans certificat d’engagement et de connaissance, pourtant obligatoire depuis octobre 2022 », déplore l’association.

En effet, depuis trois ans, « le certificat d’engagement et de connaissance vise à sensibiliser et responsabiliser les acquéreurs d’animaux de compagnie et les détenteurs d’équidés, notamment sur leurs besoins. Il constitue un engagement à respecter les besoins de l’animal de la part du signataire. Il permet également d’engager une réflexion autour de l’acquisition de l’animal pour éviter les achats coup de cœur », explique sur son site internet le ministère de l’Agriculture.

« Certains exposants ont affirmé que ce certificat avait été « supprimé », d’autres n’en ont fait aucune mention, et quelques-uns ont même présenté des documents antidatés, signe d’une volonté manifeste de contourner la loi », indiquent les militants de l’association Futur.

 

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« Le commerce du chiot reste avant tout lucratif »

Selon la loi, un délai de sept jours est nécessaire entre la remise du certificat d’engagement et de connaissance et l’achat de l’animal. Or, selon plusieurs associations présentes sur place pour sensibiliser le public, parmi les très nombreux chiots et chatons proposés à la vente, il n’en restait pratiquement plus au moment de la fermeture.

« Les images révèlent qu’au-delà des stands et des sourires, le commerce du chiot reste avant tout lucratif. L’objectif principal est de vendre rapidement pour générer du profit. Pour satisfaire les acheteurs, les animaux doivent souvent être proposés dès les premiers mois de leur vie. Au Salon du chiot d’Angers, la majorité des chiots avaient exactement deux mois, tous nés le même jour, ce qui soulève des questions sur la véracité des informations fournies », poursuit l’association Futur.

Elle déplore également les conditions dans lesquelles les animaux ont passé le week-end : « De nombreux chiots et chatons ont été confinés dans leurs cages tout le week-end, du vendredi après-midi au dimanche soir, sans aucune sortie ni contact réel, exposés en permanence à un environnement stressant et inadapté. »

Dans une seconde vidéo publiée quelques jours plus tard par l’association, une personne présente sur le site témoigne anonymement. Elle raconte notamment que les chiots vendus lors du salon à Angers étaient laissés seuls la nuit, sans chauffage et sans promenade.

 

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Une plainte déposée

L’association réclame l’ouverture d’une enquête administrative sur le Salon du chiot d’Angers, la suspension des autorisations préfectorales pour ce type d’événements tant que la législation n’est pas scrupuleusement respectée et une meilleure information du public sur le certificat d’engagement et ses objectifs, afin de responsabiliser les futurs propriétaires et de protéger les animaux. Par ailleurs, l’association a déposé une plainte contre le salon.

Contactée, la société Events Com, qui organise les Salons du chiot et du chaton dans plusieurs villes dont Angers, n’a pour le moment pas répondu à nos sollicitations.

Par Sylvain Réault.

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