La Confédération paysanne de Maine-et-Loire annonce la mise en place d’un barrage filtrant mardi 23 décembre 2025, dès 6 h, sur l’autoroute A11, à hauteur de Beaucouzé, près d’Angers. Le syndicat entend protester contre la politique sanitaire de l’État face à la dermatose nodulaire contagieuse touchant les bovins.

Un barrage filtrant est annoncé pour mardi 23 décembre par la Confédération paysanne 49. – © Adobe Stock
La circulation pourrait être perturbée le mardi 23 décembre prochain sur l’autoroute A11, à hauteur de Beaucouzé, près d’Angers. La Confédération paysanne de Maine-et-Loire a annoncé la mise en place d’un barrage filtrant à partir de 6 h, au niveau du rond-point de la sortie 17 Angers Ouest.
Cette action vise à protester contre la politique sanitaire menée par l’État face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie qui touche les bovins. Elle fait suite à une mobilisation qui avait rassemblé une cinquantaine d’agriculteurs le 16 décembre dernier, devant les locaux de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) et de la Direction départementale des territoires (DDT), à Angers.
La mobilisation prévue à Beaucouzé s’inscrit, selon le syndicat, « en solidarité avec nos collègues de Savoie, du Doubs et du Sud-Ouest ». Le barrage filtrant se veut « déterminé et non violent », et « ouvert à tous paysans syndiqués ou non et aux citoyens ». L’objectif est, précise la Confédération paysanne, « d’informer le grand public et de rendre visible le refus collectif des paysans face à des décisions injustes ».
Un appel à la fin « des abattages totaux ».
Dans un communiqué diffusé ce vendredi 19 décembre, le syndicat agricole critique des mesures qu’il juge excessives : « Sur la base de dépistages contestables et de règles uniformes, l’administration impose restrictions, abattages et contraintes disproportionnées, sans prise en compte des réalités des fermes ni du niveau de risque réel », écrit la Confédération paysanne de Maine-et-Loire. Selon elle, « la DNC et les mesures sanitaires qui en découlent frappent une nouvelle fois l’élevage paysan de plein fouet ».
Le syndicat dénonce plus largement la logique des politiques sanitaires actuelles : « Depuis le début de cette crise, la Confédération paysanne dénonce des politiques sanitaires qui pénalisent l’élevage paysan pour des menaces qu’il ne génère pas, tout en laissant intactes les pratiques industrielles responsables de la diffusion des maladies », affirme-t-il. Toujours selon l’organisation, « derrière la gestion de la DNC, ce sont avant tout les intérêts économiques des filières industrielles et de l’export qui priment, au détriment des fermes paysannes, des animaux et des territoires ».
La Confédération paysanne de Maine-et-Loire déplore également son exclusion des discussions avec les pouvoirs publics : « La ministre et les services de l’État ont écarté la Confédération paysanne comme la Coordination rurale des prises de décision », souligne le communiqué, qui évoque aussi « un mépris politique inacceptable ». Le syndicat critique par ailleurs la réponse apportée à certaines mobilisations d’éleveurs, évoquant « plusieurs centaines de gendarmes, appuyés par des hélicoptères et des blindés », déployés face à « des paysans venus défendre des troupeaux menacés d’abattage ».
Dans son communiqué, le syndicat formule plusieurs revendications, dont « la fin des abattages totaux et préventifs, la possibilité de se protéger de la DNC via l’accès au vaccin sur tout le territoire français et des politiques sanitaires construites en concertation avec les éleveurs ». Il demande également « des indemnisations rapides et complètes pour toutes les fermes et filières impactées », ainsi qu’« une transparence totale sur les tests, les foyers et les enquêtes épidémiologiques ».
Aucune indication n’a été donnée à ce stade sur la durée du barrage ni sur l’ampleur précise des perturbations attendues sur l’A11.
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