Les pompiers tirent la sonnette d’alarme
Actualités

Les pompiers tirent la sonnette d’alarme

En 2020, le Département consacrera 24,6 M€ aux frais de fonctionnement du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS). Une somme insuffisante selon la CGT qui considère que le service est « au bord de l’asphyxie ».

pompiers

Les pompiers font la une de l’actualité depuis plusieurs semaines. Les manifestations se sont multipliées pour dénoncer le manque d’effectifs et de reconnaissance d’une profession en souffrance face à la très forte augmentation des demandes de secours et d’assistance.

Le budget primitif 2020 du Département adopté il y a quelques jours prévoit de consacrer 24,6 M€ aux frais de fonctionnement du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS). Selon la CGT, la part du Conseil départemental « doit être portée à 28 millions d’euros » estimant que le SDIS est « au bord de l’asphyxie et pourrait ne plus assurer l’ensemble des missions qui lui sont confiées. »

« Les SDIS à strates équivalentes ont un financement de la part des conseils départementaux à hauteur de 41 € par habitant contre 30 € pour nous. Dans cette logique, le Conseil département du Maine-et-Loire devrait nous financer à hauteur de 34 millions d’euros », explique Sébastien Delavoux, représentant CGT du SDIS.

Christian Gillet, Président du Conseil départemental s’est dit récemment « inquiet », indiquant que près de 6 millions d’euros manqueront au budget du SDIS en 2021. Selon lui, le retrait progressif de l’Etat alors que les besoins humains et matériels sont en augmentation, expliquerait en grande partie les problèmes rencontrés aujourd’hui.

« L’Etat doit assumer ses responsabilités régaliennes et la sécurité des biens et des personnes en fait partie », a-t-il rappelé récemment.

Pour la CGT, les problèmes de financement du SDIS 49 sont principalement liés la gestion structurelle et organisationnelle du service. Elle rappelle qu’elle dénonce depuis plus de 10 ans « un sous-financement chronique, un taux d’encadrement trop élevé, des constructions dénuées de logique opérationnelle et un manque d’emplois de sapeurs-pompiers professionnels ».

« A titre d’exemple, en 2014, aucun véhicule de secours n’a été acheté. Aujourd’hui, le doublement du budget mécanique correspond simplement au rattrapage de plusieurs années avec des investissements trop faibles. On s’étonne aujourd’hui qu’il y ait des problèmes. On subit simplement les choix qui ont été faits », ajoute Sébastien Delavoux.

Le syndicaliste pointe également du doigt « des constructions dénuées de logique opérationnelle » comme le centre de secours du Plessis-Grammoire. « Pas moins de 550 000 euros ont été utilisés pour construire ce centre qui fait tout au plus 100 départs par an alors qu’ils ont des difficultés à avoir plus de deux personnes disponibles par jour et que le centre est à 3 km de celui du Chêne vert ».

Selon le syndicats, des solutions existent comme le regroupement de centres de secours, la mise en place d’une politique d’embauches de pompiers professionnels ainsi que des économies de dépenses de matériels jugés « superflues ».

Le Maine-et-Loire compte 500 pompiers professionnels et 2 571 volontaires répartis dans 78 centres de secours. Ils réalisent 40 000 interventions par an.