Les Missions locales de Maine-et-Loire alertent sur les conséquences des coupes budgétaires du gouvernement
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Les Missions locales de Maine-et-Loire alertent sur les conséquences des coupes budgétaires du gouvernement

Après de premières baisses de financements en 2025, les Missions locales du Maine-et-Loire s’inquiètent des conséquences des coupes budgétaires prévues dans le projet de loi de finances 2026.

De gauche à droite : Pascale Richard et Francis Guiteau, directrice et président de la Mission locale Angevine ; Marie-Ange Fouchereau et Franck Edon, présidente et directeur de la Mission locale du Segréen ; Serge Piou et Ivan Dillieux, président et directeur de la Mission locale du Choletais – © Angers.Villactu.fr

Les quatre Missions locales du Maine-et-Loire, réparties entre l’agglomération angevine, le Choletais, le Segréen et le Saumurois, sont inquiètes pour leur avenir. Ces associations, pilotées par des élus, fonctionnent notamment grâce à des financements provenant de l’État, des collectivités locales et de France Travail. Dans la soixantaine de lieux d’accueil répartis à travers le département, elles accompagnent les jeunes non scolarisés de 16 à 25 ans dans leurs parcours d’insertion professionnelle et sociale. En France, ce sont plus de 1,1 million de jeunes qui sont soutenus par les Missions locales et près de 12 000 dans le Maine-et-Loire. En 2024, le travail réalisé dans le département a permis à 2 800 jeunes de trouver un CDD, 720 un CDI, 424 une alternance et 857 une formation.

Un jeune sur sept aidés par une Mission locale

Si l’accompagnement proposé par les Missions locales vise à permettre aux jeunes de trouver un emploi, un travail est mené en parallèle sur les différents freins, notamment personnels, grâce à l’intervention de nombreux partenaires et le soutien de bénévoles. « Les Missions locales vont aider les jeunes qui spontanément ne vont pas vers les organismes habituels. Aujourd’hui en France, un jeune sur sept est aidé par une Mission locale », explique Francis Guiteau, président de la Mission locale Angevine.

Une baisse de financement de 13 %

Le défi est double pour les Missions locales. Elles doivent accueillir de plus en plus de jeunes, alors même que leurs moyens sont en baisse. Au 1er janvier dernier, la Région a décidé de stopper brutalement sa subvention de 3 millions d’euros. « Cela représente 350 000 euros de perte pour la Mission locale Angevine. C’était un véritable coup dur. Il s’agit de la seule région de France à ne plus soutenir les Missions locales », souligne Francis Guiteau. Le second coup de massue est arrivé récemment avec l’annonce d’une baisse de 13 % du financement prévu dans le projet de loi de finances 2026.

L’inquiétude est vive chez les 150 salariés qui œuvrent au quotidien auprès des jeunes à travers le département. « Si demain les Missions locales se retrouvent en difficulté pour effectuer leurs missions, nous aurons des milliers de jeunes qui se retrouveraient sur le carreau », déplore le président de la Mission locale Angevine. Pour Marie-Ange Fouchereau, présidente de la Mission locale du Segréen, « si nous laissons les jeunes au bord de la route, cela coûtera beaucoup plus cher dans quelques années ».

Des suppressions de postes

Les calculatrices ont déjà été sorties dans chaque Mission locale du département. Si le projet de loi de finances 2026 passe, la Mission locale du Segréen devra faire avec 50 000 euros en moins chaque année. Pour la Mission locale Angevine, ce sera 500 000 euros sur un budget de 5 millions d’euros. Pour faire face, les Missions locales devront supprimer des postes et réduire leurs missions.

Selon Francis Guiteau, « de nombreux élus n’ont pas conscience des besoins et ont une méconnaissance des actions menées par les Missions locales. Pour certains, elles se retrouvent dans une soi-disant concurrence avec France Travail. Or, nous ne sommes pas du tout concurrents. Ce que nous faisons est un travail complémentaire ».

Les Missions locales entendent maintenir la pression en multipliant les rencontres auprès d’élus afin de tenter d’inverser la tendance avant l’adoption du budget 2026.

Par Sylvain Réault.

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