La proposition de loi visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » est au cœur des débats ce lundi 26 mai 2025. La Confédération paysanne de Maine-et-Loire a adressé un courrier aux députés du département pour rappeler son opposition « ferme » à ce texte.

La Confédération paysanne est opposée à la loi Duplomb – © Archives Angers.Villactu.fr
Ce lundi 26 mai, les députés devaient examiner la proposition de loi dite « Duplomb », visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». Cependant, face aux plus de 3 500 amendements déposés, les groupes du socle gouvernemental ont déposé une motion de rejet afin accélérer le processus législatif.
De son côté, la Confédération paysanne de Maine-et-Loire affiche clairement son opposition dans une lettre envoyée à l’ensemble des députés du département.
« Réautoriser les néonicotinoïdes, c’est condamner l’apiculture en France »
« Contrairement à ce que prétend son titre, ce texte comporte de réelles et graves entraves à l’agriculture en France », écrit dans le courrier la Confédération paysanne. Trois articles, en particulier, posent problèmes, avec notamment la réautorisation de trois néonicotinoïdes.
« Réautoriser les néonicotinoïdes, c’est condamner l’apiculture en France, qui souffre déjà de l’ultra-libéralisme et des effets des pesticides sur la flore, les sols et l’eau. C’est maintenir des fermes et des filières dans une dépendance économique qui les empêche de faire évoluer leurs pratiques, au seul profit de l’agro-industrie », souligne la Confédération paysanne de Maine-et-Loire.
L’article 3 qui vise à relever les seuils des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) pour les élevages bovins est également dans le viseur des agriculteurs. « Le relèvement des seuils ne va pas favoriser le renouvellement des générations. Pour la Confédération paysanne, l’avenir de l’élevage passe par l’installation de fermes partout sur le territoire et non leur concentration dans des territoires déjà denses », estiment-ils.
« Les mégabassines sont un parfait exemple d’une mal-adaptation aux enjeux agricoles et climatiques »
L’article 5 concernant les mégabassines et la protection des captages en zone humide est également rejeté par la Confédération paysanne. « Les mégabassines sont un parfait exemple d’une mal-adaptation aux enjeux agricoles et climatiques. Cette appréhension de l’usage de l’eau empêche aussi de mener un vrai débat sur la protection, le partage de l’eau et la hiérarchisation des usages. Alors que canicule et inondations se succèdent, il est temps d’envisager des solutions résilientes pour permettre la transition des systèmes agricoles », poursuit la Confédération paysanne de Maine-et-Loire.
« Ces trois articles, comme toute cette proposition de loi, ne sont pas une solution pour permettre l’exercice de notre métier. La solution, absente de ce texte, est la garantie d’un revenu pour les paysannes et paysans, grâce à des prix rémunérateurs. Les lois Egalim ne l’ont pas fait, la LOA non plus. Et après la promesse d’Emmanuel Macron de « prix plancher », le sujet a été enterré par le gouvernement actuel. Sans revenu pas de production, pas d’installation, pas de relocalisation et donc pas de souveraineté alimentaire », conclut le courrier.
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