Grâce à un système innovant de traitement des déchets, Néolithe va créer plus de 300 emplois
Economie

Grâce à un système innovant de traitement des déchets, Néolithe va créer plus de 300 emplois

Depuis sa création en 2019, l’entreprise Néolithe, basée à Chalonnes-sur-Loire, ne cesse de se développer. Entre sa dernière levée de fonds de 20 millions d’euros et l’annonce d’un nouveau site à Beaulieu-sur-Layon, l’avenir de la start-up semble déjà tout tracé.

Néolithe - Nicolas Cruaud

La start-up Néolithe viendra s’installer près d’Angers avec 300 emplois à la clé. – © Eline Vion

Dans l’univers du traitement des déchets, seules deux méthodes étaient utilisées : l’incinération et l’enfouissement. Mais c’était avant l’arrivée de Néolithe.

Face à l’urgence environnementale, William et Nicolas Cruaud, père et fils, accompagnés par Clément Bénassy, ont mis au point une troisième voie de traitement des déchets non recyclables.

Par un procédé de fossilisation, l’entreprise Néolithe, transforme les déchets non recyclables, non inertes et non dangereux en granulats minéraux, similaires aux pierres provenant de carrières, réutilisables dans le secteur de la construction.

Une start-up du progrès

Dès sa création en 2019, Néolithe remporte de nombreux prix, notamment celui du Next Startupper Challenge de VivaTech. En 2020, leur première levée de fond s’élève à 500 000€ et leur permet par la suite de recruter leur tout premier salarié. L’année d’après, leur premier fossilisateur démonstrateur est opérationnel. S’en suit une deuxième levée de fond et le recrutement de plusieurs dizaines de salariés. En 2022, place à une première livraison de fossilisateur et le début des travaux de leur futur site, à Beaulieu-sur-Layon.

Néolithe ne traite pas les déchets mais crée les fossilisateurs installables dans les centres de tris locaux, évitant alors des trajets vers des centres d’enfouissements. Le procédé ne cause ni eau usée, ni poussière, aucune odeur ou nuisance sonore. La méthode, unique au monde, est à présent brevetée et marque un progrès dans la gestion du traitement des déchets.

« D’un point de vue environnemental, si on traitait tous les déchets français non recyclables par fossilisation, on réduirait de 5 % l’impact carbone en France toute industrie confondue. Pour donner un ordre d’idée, 5 % de l’impact carbone correspond à deux fois l’impact du transport aérien français », explique Nicolas Cruaud.

Une évolution rapide

Si l’entreprise a déjà levé 20 millions de fonds cette année pour développer son procédé de fossilisation, la création d’un nouveau site à l’Actiparc de Beaulieu-sur-Layon d’ici septembre 2023 permettra d’augmenter leur capacité de production.

Les travaux estimés à 9,2 millions d’euros permettront de rassembler une unité d’assemblage des fossilisateurs, le siège social de l’entreprise, un laboratoire, ainsi que deux tours dédiées à la fabrication du liant minéral. Sur ces deux tours, une devrait culminer à 36 mètres de hauteur afin d’économiser de l’énergie lors de la production.

« L’année prochaine, nous avons prévu de lever 80 millions d’euros pour continuer notre développement sur le site de Beaulieu-sur-Layon et augmenter notre production », indique le cofondateur.

En effet, sur ce terrain de onze hectares, Néolithe pourra passer sa production de fossilisateurs de 4 à 250 par an.  Le procédé, plus économique et écologique pour les industriels, devrait connaître une forte demande.

Preuve de sa croissance, l’entreprise qui comptait 35 salariés l’année dernière, compte à présent 70 salariés. « A la fin de l’année nous devrions être 120 et sur les cinq prochaines années, nous devrions être près de 400 salariés sur le site », ajoute l’ingénieur.

Par Eline Vion.