Des chiens pas comme les autres près d’Angers
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Des chiens pas comme les autres près d’Angers

A Bouchemaine, l’Association des Chiens Guides d’Aveugles de l’Ouest œuvre à faciliter la vie des personnes souffrant d’un handicap visuel, grâce notamment à plus de 700 chiens guides d’aveugles formés depuis son ouverture.

Chiens Guides d'Aveugles

En 2017, l’Association des Chiens Guides d’Aveugles de l’Ouest a remis son 700e chien guide et sa 150e canne blanche électronique lors de ses portes ouvertes. Sur l’année passée, près de 30 chiens ont ainsi été remis gratuitement à des personnes non-voyantes ou malvoyantes. Créée en 1975, l’association angevine œuvre dans 13 départements du Grand Ouest. Elle forme, éduque et assure un suivi à Angers et près de Lorient pour les remettre ensuite sur l’ensemble de ces départements.

Grâce aux 50 salariés et 300 bénévoles dont plus de 80 familles d’accueil et 60 familles relais, en 2017, 85 personnes aveugles ou malvoyantes ont retrouvé de l’autonomie suite à l’acquisition d’un chien guide ou d’une canne électronique.

Une cinquantaine de chiots naissent chaque année pour répondre à la demande de chiens guides. Pour ce faire, la Maison du Chiot a été inauguré en 2011 à Bouchemaine. Les deux premiers mois de sa vie, le chiot les passe au sein de l’établissement. Entre 2 et 12 mois, le jeune chien se retrouve ensuite en famille d’accueil afin de devenir un chien de compagnie « bien dans sa tête, bien dans ses pattes », suivi par les éducateurs en charge de la pré-éducation. Après 12 mois et jusqu’à 18 mois, le chien passe la semaine à l’école, où il est pris en charge par un éducateur spécialisé et le week-end dans sa famille d’accueil.

Chiens Guids d'Aveugles

« A cet âge, le chien a été préparé au guidage pour traverser les rues, circuler dans les centres commerciaux, prendre les transports… », explique Adrien, éducateur à l’Association des Chiens Guides d’Aveugles de l’Ouest.

Avant d’être confié à son futur maître, le chien doit passer un certificat d’aptitude au guidage.

« Les yeux bandés et sous le regard d’un examinateur, nous devons réaliser quatre épreuves : en ville, à la campagne, en intérieur ainsi qu’en extérieur. Si le chien échoue, nous pouvons repasser le chien trois fois. Depuis que cet examen a été mis en place il y a une dizaine d’années, aucun de nos chiens n’a été recalé », précise Adrien.

« Avant la remise du chien, la personne malvoyante passera du temps avec ce dernier, à l’association ainsi qu’au domicile, afin de voir si le courant passe. Par la suite, nous assurons un suivi régulier grâce à une équipe spécialisée. »

Un chien guide prend sa retraite entre 10 et 12 ans. Il reste ensuite dans l’entourage de la personne malvoyante, sinon, il est accueilli par une famille volontaire ou le plus souvent dans sa famille d’accueil d’origine.

A Bouchemaine, plusieurs races de chiens sont utilisées pour devenir chiens guides : le berger allemand, le labrador, le golden retriever et le caniche royal.

C’est ce dernier que Danièle, malvoyante, s’apprête à accueillir dans quelques jours. Après son examen, le chien lui sera prochainement remis pour l’accompagner au quotidien. Mim est un caniche royal qui a été préparé pendant plusieurs mois par sa famille d’accueil et par Adrien, son éducateur.

Mim exercice

Mim, dans la salle de travail, montre à sa future maîtresse où se situe la chaise dans la pièce. – Angers.Villactu.fr

« J’ai vécu en Grande-Bretagne de nombreuses années avec un labrador formé dans un centre. L’approche est très différente ici à Angers. Il y a un accompagnement important de la part de l’association et le chien, une fois son harnais enlevé devient un chien de compagnie comme un autre. En Grande-Bretagne, j’avais beaucoup moins de liberté avec mon labrador qui était uniquement un chien de travail. C’était plus difficile pour moi qui ait toujours eu des chiens de compagnie », explique Danièle, déjà très à l’aise avec Mim.

Chiens guides d'aveugles

Danièle avec son futur chien Mim et l’éducateur Adrien

La formation complète pour un chien guide coûte environ 25 000 euros. Pourtant, comme Mim, ils sont remis gratuitement aux malvoyants grâce à des dons et des legs. Si les dons sont importants pour l’association, la recherche de famille d’accueil reste la priorité.

« Nous avons un besoin permanent de nouvelles familles d’accueil », explique Virginie Martineau, chargée de la communication de l’Association.

Si la disponibilité est indispensable, il convient aussi de résider dans un périmètre de 30 km (40 minutes) autour d’Angers, de Lorient ou de Nantes.

« Il n’est pas obligatoire d’avoir un jardin pour accueillir un chien guide. Avoir un autre chien, un chat ou des enfants n’est pas un frein, au contraire, cela prépare le chien à une vie sociale. Les frais vétérinaires et de nourriture sont entièrement pris en charge et des familles relais peuvent prendre le chien en cas de nécessité comme lors des vacances, détaille Virginie Martineau. Il faut vraiment avoir envie de le faire pour la cause ».

Chiens Guides d'Aveugles

Le travail des chiens guides est très encadré. Outre le suivi des chiens guides placés et des familles d’accueil, l’Association des Chiens Guides d’Aveugles de l’Ouest fait partie de la Fédération Française des associations de chiens guides. Contrôlée tous les cinq ans pendant trois jours, l’association doit répondre à dix standards établis par la Fédération Internationale des chiens guides.

Les activités de l’Association des Chiens Guides d’Aveugles de l’Ouest ne s’arrêtent pas à la formation des chiens. Pour les personnes qui ne souhaitent pas disposer d’un chien guide, la canne blanche électronique, développée à Bouchemaine par la Fondation Visio (Des innovations pour les personnes malvoyantes made in Angers) est également proposée par l’association.

Pour tous les déficients visuels, l’association propose même des stages pour les aider à sécuriser leurs déplacements, se réapproprier les actes de la vie quotidienne. L’association propose aussi une aide financière à l’acquisition de matériel informatique adapté et une formation gratuite.

« Ce sont des personnes qui ont eu les bases mais qui peuvent avoir besoin de réapprendre certains gestes, reprendre confiance en eux », explique Virginie Martineau.