Un événement pour « apprendre à vivre avec l’éco-anxiété »
Société

Un événement pour « apprendre à vivre avec l’éco-anxiété »

Ce samedi 7 octobre, Open Lande Anjou organise au 122, à Angers, une table ronde autour de l’éco-anxiété. A cette occasion, de nombreux intervenants viendront expliquer ce phénomène qui touche de plus en plus de personnes dans le monde.

Anxiété-stress

L’éco-anxiété touche de plus en plus de personnes – © Angers.Villactu.fr

Selon un sondage Ifop réalisé pour Qare, spécialiste de la téléconsultation, 67 % des Français déclarent ressentir de la peur face à l’avenir. Au total, 34 % considèrent que leurs « éco-émotions » impactent leur santé mentale au quotidien, dont 11 % considérablement. Le phénomène est particulièrement présent chez les jeunes femmes où 15 % des moins de 35 ans et même 20 % des 25-34 ans disent que les « éco-émotions » impactent considérablement leur santé mentale. Pour Amélie Lesimple, psychologue du travail près d’Angers, cela n’est pas pour autant une fatalité.

Angers.Villactu.fr : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste l’éco-anxiété ?

Amélie Lesimple : « L’éco-anxiété peut se définir comme une peur chronique de la catastrophe environnementale. L’éco-anxiété, c’est voir dans quelle mesure la crise environnementale vient impacter les individus dans leurs propres émotions et inquiétudes, mais aussi dans leur vision de la vie et du monde qui les entoure. Le terme d’éco-anxiété est la conceptualisation d’une tendance sociétale que l’on observe de plus en plus, notamment chez les jeunes ou les personnes qui sont au contact même du dérèglement climatique. »

De quelle manière l’éco-anxiété affecte-t-elle la santé mentale ?

« Cette éco-anxiété se traduit par un ensemble d’émotions que l’on ressent lorsque l’on est face à la question environnementale. Cela peut être de la colère, de l’angoisse, de la peur, ou même de l’immobilisme. Cela peut aussi se traduire par des crises existentielles importantes, comme une perte de sens qui vient bousculer un ensemble de vision et représentation que l’on a sur notre vie quotidienne. Cette anxiété peut entraîner des difficultés à se projeter dans un monde qui semble déjà condamné. »

Pourquoi constate-t-on une augmentation du nombre de personnes éco-anxieuses ?

« Le terme d’éco-anxiété est récent. Avec son apparition, beaucoup de personnes ont enfin pu identifier leur angoisse, et donc se reconnaître comme étant éco-anxieuse. Il y a aussi une prise de conscience de la population, car on observe désormais les effets du dérèglement avec l’apparition récurrente d’incendies, d’inondations ou encore de canicules. Là où on est passé de quelque chose de très prédictif dans les années 70 avec des discours majoritairement climato-sceptiques, désormais, on constate au quotidien le dérèglement climatique. »

Quel sera l’objectif de l’événement organisé ce week-end au 122 à Angers ?

« L’objectif sera de discuter autour de l’éco-anxiété, de définir et de réfléchir autour de ce thème. Il y aura des témoignages qui permettront de comprendre le phénomène et comment on peut réussir à vivre avec. Le but de cet événement sera de chercher ensemble comment dépasser cette angoisse afin de la transformer en quelque chose de mieux. Il s’agit de dépasser le simple constat de l’anxiété pour apprendre à vivre avec elle, en s’autorisant à envisager l’avenir, tout en étant conscient des défis posés par la crise environnementale. On se posera la question de comment puis-je permettre à mes aspirations pour l’avenir de dépasser ce constat pessimiste et progresser vers un futur plus positif ? »

L’événement « Peut-on être éco-anxieux et heureux ? » aura lieu ce samedi 7 octobre au 122 à Angers. Organisée par l’association Open Lande Anjou, la table ronde réunira Laure Noualhat, journaliste, réalisatrice et auteure, Amélie Vitet, secrétaire générale et co-pilote de la Convention des entreprises pour le climat Ouest, ainsi qu’Amélie Lesimple, psychologue du travail. À la suite de la conférence, un temps d’échange et de rencontres sera organisé.

Les pré-inscriptions sont gratuites et disponibles en ligne.

Par Eline Vion.