Un bilan environnemental sévère pour Christophe Béchu
Politique

Un bilan environnemental sévère pour Christophe Béchu

Lors d’une conférence de presse organisée le vendredi 30 juin, les membres angevins d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) ont dressé un bilan environnemental critique de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et premier adjoint au maire d’Angers.

Romain Laveau, Elsa Richard, Yves Aurégan et Sophie Briand-Boucher ont dressé le bilan écologique de Christophe Béchu. – © Eline Vion

Les militants d’EELV n’ont pas mâché leurs mots pour évaluer les huit années de Christophe Béchu en tant que maire et président d’Angers Loire Métropole (2014-2022).

« Cela fait un an que Christophe Béchu est ministre, donc il était intéressant pour nous de dresser son bilan écologique sur le territoire angevin, qui est tout bonnement insuffisant. On fonce tête baissée vers une catastrophe écologique, tant d’un point de vue climatique que de la biodiversité, explique Yves Aurégan, conseiller municipal. A Angers, il y a eu une promesse en début de mandat qui était de baisser de 60 % la production de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030. C’est une annonce qui n’a aucunement été suivie d’actes, ce qui est assez désespérant.

Si l’usage de la voiture a bien réduit entre 2012 et 2022 selon un rapport de l’AURA (Agence d’urbanisme de la région angevine), « les kilomètres parcourus ont augmenté de 30 % à cause de l’étalement urbain et l’explosion des prix de l’immobilier notamment, décrit Sophie Briand-Boucher. Il n’y a pas d’accompagnement vers des modes de transports alternatifs. Il y a une absence de pistes cyclables sécurisées et même une suppression de certaines lignes de bus, alors que la deuxième ligne de tramway est sur le point d’ouvrir ».

Trop d’artificialisation, pas assez de logements

Approuvé en 2021, le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) d’Angers Loire Métropole prévoyait l’artificialisation de 75 hectares par an « or, pour atteindre le rythme prévu par la loi climat résilience, il faudrait en 2030 avoir une limite autour de 35 hectares par an de sols artificialisés et zéro en 2050. Il n’y a aucune trajectoire proprement définie par l’agglomération à l’horizon 2030, c’est cela que l’on reproche. Rien que sous le mandat de Béchu, il y a eu la création de près de 40 hectares de plateforme logistique », indique Elsa Richard.

Dans le secteur du logement, le bilan n’est toujours pas à la hauteur des engagements écologiques pour le groupe EELV.

« À Angers, il y a eu une suppression de 437 logements sociaux entre 2014 et 2022 selon l’AURA, alors qu’on est passé de 13 000 demandes de logements sociaux chaque année à plus de 18 000. Il y a un vrai besoin, mais une municipalité qui l’accentue », dénonce Romain Laveau, référent communication d’EELV Angers.

Un manque de gestion des déchets

A quelques mois de l’application de la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) qui rendra obligatoire le tri à la source des biodéchets, le groupe note « qu’aucune préparation n’est prévue à cet égard de la part de la municipalité ».

Quant à la gestion des déchets, les déclarations ne suivent toujours pas les actes : « Entre 2014 et aujourd’hui, nous sommes passés de 509 kg de déchets produits par habitants et par an à 517 kg. Pourtant, l’objectif était fixé à 436 kg pour 2020. Contrairement à d’autres villes qui ont mis en place une redevance incitative pour encourager les comportements écologiques, l’agglo d’Angers n’agit pas », poursuit Romain Laveau.

Si Angers est pourtant classée « ville la plus verte de France », cela ne se reflète pas dans les actions menées par l’agglomération pour le groupe angevin d’EELV : « Ville verte ne veut pas dire écolo. Evidemment que nous sommes gagnants avec l’île Saint Aubin, le parc Balzac ou encore les zones inondables, mais au fond c’est faux. Les discours sont mensongers car ils savent pertinemment qu’ils n’atteindront pas leurs objectifs. Christophe Béchu a un bilan en contradiction totale avec les annonces qu’il peut faire ».

Par Eline Vion.