Pour sa survie, la Ressourcerie des Biscottes fait appel à la générosité
Economie

Pour sa survie, la Ressourcerie des Biscottes fait appel à la générosité

Après avoir souffert du premier confinement, la Ressourcerie des Biscottes située aux Ponts-de-Cé pensait avoir réussi à sortir la tête de l’eau. C’était sans compter sur un deuxième confinement qui a fortement fragilisé la structure associative.

Benoît Akkaoui, directeur de la Ressourcerie des Biscottes

Benoît Akkaoui, directeur de la Ressourcerie des Biscottes – Angers.Villactu.fr

Fermée pendant plusieurs semaines au printemps lors de la première vague, la Ressourcerie des Biscottes s’est retrouvée débordée par l’afflux de dons à sa réouverture mi-mai. « Chacun avait fait du tri chez soi pendant le confinement et tout le monde a voulu donner dès notre réouverture », explique Benoît Akkaoui, qui a fondé la Ressourcerie des Biscottes en 2013. De 25 tonnes d’objets collectés en moyenne chaque semaine, ses équipes ont dû traiter plus de 35 tonnes lors du déconfinement.

En temps normal, le magasin de la Ressourcerie accueille jusqu’à 2 500 personnes par semaine. Avec les différents protocoles sanitaires, le nombre de clients a nettement diminué. En septembre 2020, l’association a enregistré une baisse de 30 % du chiffre d’affaires.

« Nous avons décidé d’élargir les horaires d’ouverture du magasin afin de pouvoir accueillir plus de monde. Au mois d’octobre, avec un jour d’ouverture supplémentaire, nous avons réussi à retrouver un chiffre d’affaires normal. Il était même prévu d’ouvrir 4 jours par semaine au mois de novembre », poursuit Benoît Akkaoui.

Pour faire face à la charge de travail supplémentaire, la Ressourcerie des Biscottes a ainsi recruté 12 salariés en parcours d’insertion et une encadrante.

Un nouveau confinement difficile à supporter

Fin octobre, l’annonce d’un reconfinement tombe. Une nouvelle épreuve à surmonter pour l’association qui venait de recruter de nouveaux salariés et ne pouvait plus accueillir de clients au sein du magasin. « Il y avait une vraie appréhension de la part des salariés, qui ont parfois un parcours compliqué, de retourner au chômage partiel. Le second confinement n’a pas été vécu de la même manière que le premier. Heureusement, nous avons pu rapidement reprendre le travail grâce à des activités de sous-traitance ».

Un appel aux dons pour sauver les emplois

Mi-novembre, Benoît Akkaoui et ses équipes décident de lancer un appel aux dons. « Sans le deuxième confinement, il n’y aurait pas eu besoin de faire cet appel aux dons. Globalement, nous arrivions à un déficit de 170 000 euros. Si nous ne faisions rien, nous allions dans le mur », se souvient le directeur de la Ressourcerie des Biscottes. L’objectif pour Benoît Akkaoui est d’éviter les licenciements.

La structure associative est passée de 16 salariés à sa création à 66 aujourd’hui dont 52 en parcours d’insertion professionnel. « Le soutien de l’État n’est pas au rendez-vous, car nous ne rentrons pas dans les bonnes cases », déplore Benoît Akkaoui. L’ADEME (Agence de la transition écologique) et Angers Loire Métropole ont récemment apporté une aide exceptionnelle à hauteur de 100 000 euros.

La Ressourcerie des Biscottes a créé une boutique en ligne avec la mise en place de click & collect. En partenariat avec l’Université d’Angers, un téléachat a été organisé il y a quelques jours permettant de récolter 3 000 euros de dons. Enfin, depuis sa réouverture le 28 novembre, le magasin ouvre quatre jours par semaine.

L’objectif de l’appel aux dons est de récolter 250 000 euros. A ce jour, 60 000 euros de dons ont été reçus en complément des 100 000 euros de subventions exceptionnelles. « Nous devons encore trouver 90 000 euros d’ici la fin du mois de janvier. Ce n’est pas dans la nature de la Ressourcerie que de demander de l’aide. C’est la première fois que nous devons en arriver là. J’espère que ça sera la première et dernière fois », ajoute Benoît Akkaoui.

Accéder à l’appel aux dons