Municipales 2026 : Demain Angers propose de repenser la ville autour du piéton
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Municipales 2026 : Demain Angers propose de repenser la ville autour du piéton

Romain Laveau et ses colistiers, candidats de la gauche unie aux municipales de 2026, appellent à repenser la ville « à hauteur d’enfants », avec des trottoirs élargis, des rues sécurisées et plus de place pour les piétons.

Demain Angers envisage de piétonniser davantage le centre-ville d’Angers. – © Angers.Villactu.fr

À Angers, la campagne municipale s’organise, même sans adversaire déclaré. Alors que la décision de Christophe Béchu se fait attendre concernant une potentielle candidature, le collectif d’union de la gauche Demain Angers, conduit par l’écologiste Romain Laveau, poursuit sa série de rencontres publiques en vue du scrutin de mars 2026. Après s’être penché sur le logement, le groupe met désormais l’accent sur la place des piétons dans la ville.

Selon l’agence d’urbanisme de la région angevine (AURA), 41 % des déplacements à Angers se font à pied. « C’est déjà le premier mode de déplacement, souligne Romain Laveau. Nous voulons le conforter et le sécuriser, pour atteindre 50 % de part modale d’ici 2032 ». L’objectif, affirme-t-il, n’est pas d’interdire la voiture : « Il ne s’agit pas de supprimer la voiture en ville mais de lui attribuer sa juste part. On peut mettre des rues à sens unique ou réserver des voies aux riverains. »

Le candidat évoque plusieurs axes où la marche pourrait être favorisée : la rue de la Gare, la rue des Lices, la rue Voltaire ou encore la rue Bressigny et la rue Bodinier. « Il y a, depuis la gare, des continuités logiques pour rejoindre le centre-ville », précise-t-il. Pour lui, ces aménagements ne nécessitent pas forcément plus de moyens, mais une réorientation des priorités : « Une ville où il y a plus de piétons est une ville où il y a plus de lien social. »

La rue Bodinier est l’une des rues ciblées par Demain Angers pour une piétonnisation. – © Angers.Villactu.fr

Des trottoirs étroits à sécuriser

L’équipe de Demain Angers veut étendre le plateau piétonnier au-delà de l’hypercentre. Étienne Mater, habitant de la Doutre et membre d’Angers en commun, pointe les difficultés du quotidien : « Dans la rue Beaurepaire, on est obligé de descendre sur la chaussée pour se croiser. Les gérants de bar doivent faire la police pour empêcher leurs clients de déborder du trottoir. C’est à la fois dangereux pour les piétons, les cyclistes et les automobilistes »

Pour Philippe Lescurieux (Angers Coopérative), la priorité doit être donnée à un « plan d’urgence trottoirs ». Les habitants sont invités à signaler les zones dégradées ou trop étroites à l’adresse contact@demainangers.fr. Le groupe propose aussi de mettre en place une offre de navettes gratuites pérennes depuis les parkings relais du tramway, afin de réduire la circulation automobile dans le centre à l’approche des fêtes.

Une ville « à hauteur d’enfants »

Romain Laveau place également la question de la sécurité des enfants au cœur de son programme. « Nous voulons une ville à hauteur d’enfants, où ils peuvent se déplacer en toute sécurité », résume-t-il. Le candidat souhaite multiplier les « rues-écoles », inspirées de l’expérimentation menée rue Dacier, où la circulation est restreinte aux heures d’entrée et de sortie des classes. « Quatre accidents sur dix impliquant des enfants se produisent sur le trajet de l’école », rappelle-t-il.

Le chef de file écologiste relie cette démarche à des enjeux de santé publique : « À Angers, les seuils de pollution fixés par l’OMS sont régulièrement dépassés. Et la sédentarisation des enfants est préoccupante : depuis quarante ans, ils ont perdu 25 % de leur capacité cardio-vasculaire, selon la Fédération française de cardiologie. »

De gauche à droite : Étienne Mater, Romain Laveau, Philippe Lescurieux, Céline Vérone et Silvia Camara-Tombini. – © Angers.Villactu.fr

Un bilan municipal « insuffisant »

Au sein du collectif, plusieurs colistiers reprochent à la majorité sortante d’avoir manqué d’ambition. « En 2020, tous les candidats s’étaient engagés à piétonniser davantage. Il ne s’est pourtant rien passé en six ans », regrette Silvia Camara-Tombini (PS). « L’aménagement de la deuxième ligne de tramway aurait pu être l’occasion d’avancer, mais avenue Patton, c’est zéro pointé pour les piétons et les cyclistes ».

Céline Véron, de Place publique, insiste sur la concertation à venir : « Dès la première année du mandat, nous voulons travailler avec les conseils de quartier pour créer des zones de convivialité, des parcours de promenade, des espaces végétalisés. »

En attendant les municipales, le collectif assure « poursuivre son travail auprès des Angevins » et tiendra un nouveau forum ouvert au public le vendredi 21 novembre à 19 heures, à la salle du Doyenné, sur le thème des solidarités.

Par Eline Vion.

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