Maine-et-Loire : le Secours populaire a vu le nombre de bénéficiaires doubler pendant le confinement
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Maine-et-Loire : le Secours populaire a vu le nombre de bénéficiaires doubler pendant le confinement

La crise sanitaire que traverse le pays ne fait que renforcer la précarité des plus démunis. Durant les deux mois de confinement, le Secours populaire de Maine-et-Loire a dû faire face à un afflux massif de nouveaux bénéficiaires.

Secours populaire Angers

Angers.Villactu.fr

Avec huit lieux d’accueil dans le Maine-et-Loire, le Secours populaire accompagne habituellement 3 250 personnes. Après deux mois de confinement, le bilan est sans appel pour Stéphane Lepage, secrétaire général départemental du Secours populaire : « De 3 250 personnes, nous sommes passés à 6 548 bénéficiaires, soit un doublement des demandes. »

Les familles qui étaient déjà dans la précarité ont vu leur situation se complexifier avec le confinement. « Les enfants n’allant plus à l’école et donc à la cantine, le budget a vite été impacté ».

Depuis le 16 mars, le Secours populaire de Maine-et-Loire a repensé et revu son organisation afin de distribuer des colis alimentaires d’urgence. Plus de libre-service permettant de choisir des produits, il faut désormais composer avec des colis préparés à l’avance par les bénévoles.

« Habituellement, nous sommes dans l’accompagnement des personnes. Durant la période de confinement et encore aujourd’hui, nous ne pouvons plus le faire en raison des règles sanitaires et de la forte demande », explique Stéphane Lepage.

Au plus fort de la crise, jusqu’à 75 % des bénévoles de l’association étaient confinés. Grâce à un appel à la solidarité, 250 personnes, dont beaucoup d’étudiants, ont proposé leur aide. Grâce à eux, l’association a réussi à assurer l’ensemble de ses permanences sans fermer un seul jour.

Une crise sociale déjà bien réelle

Les différentes antennes du Secours populaire ont constaté une évolution du public accueilli. « La crise sociale est bien réelle. Dès la première semaine, les personnes venaient nous voir parce qu’elles n’arrivaient plus à nourrir leurs enfants. Si les besoins sont plus importants, c’est également en raison d’un ralentissement des services sociaux et de fermetures d’associations similaires à la nôtre », analyse le secrétaire général départemental du Secours populaire.

L’association a fait face à un « tsunami », avec des personnes qui n’étaient jamais venues au Secours populaire comme des auto-entrepreneurs, des saisonniers, des étudiants… Pour aider ces derniers, avec le Crous, l’Université d’Angers et la Fé2A, le Secours populaire a organisé une distribution de colis alimentaire. « S’il faut ressortir quelque chose de positif de cette période, ce sont toutes ces initiatives solidaires ».

En complément, en association avec plusieurs partenaires, le Secours populaire distribue des repas à 250 SDF qui sont hébergés pendant la crise sanitaire par l’Etat dans trois hôtels de l’agglomération.

Malgré le déconfinement opéré depuis quelques jours, la tension ne retombe pas : « Nous n’avons jamais refusé personne. Pour le moment ça tient, mais ça commence à tenir du miracle. Le seuil d’alerte est atteint. Nous manquons de produits secs comme les pâtes et les boites de conserve. »

« Si la période de confinement a été très difficile, c’est surtout l’après qui nous questionne. Comment allons-nous pouvoir tenir ? Il y a un manque d’accompagnement des pouvoirs publics. La seule aide que nous avons reçu vient de la ville d’Angers. Nous avons alerté tout le monde il y a plus d’un mois et personne n’a réagi. Où est l’argent débloqué par l’Etat pour les associations d’aides alimentaires ? », se demande Stéphane Lepage.

Grâce à 568 dons d’un montant moyen de 100 €, l’association a pu garder la tête hors de l’eau. Désormais, l’heure est l’inquiétude pour l’association angevine. Avec 40 000 euros de frais fixes chaque mois, « tenir plus longtemps dans cette situation ne sera pas possible ».

Pour faire un don rendez-vous sur le site internet de l’association.