Culture

Les musées d’Angers s’enrichissent d’une œuvre de Jean Lurçat

Depuis l’installation en 1967 de la tenture Le chant du monde, dans la salle des malades de l’hôpital Saint-Jean, les noms d’Angers et de Jean Lurçat sont indissociablement liés. Une exposition en l’honneur du cinquantenaire de la mort de l’artiste aura lieu en 2016.

 

En prélude à cet événement d’ampleur nationale, la Ville d’Angers a fait préempter pour son compte un canevas exceptionnel et inédit de Jean Lurçat, L’archer, réalisé en 1927 et mis en vente chez Artcurial Paris le 27 mai dernier.

L’acquisition de cette œuvre unique est une opportunité rare pour Angers, qui complète ainsi le riche fonds Lurçat : L’archer est un canevas, que Jean Lurçat (alors au faîte de sa gloire) a fait tisser à l’aiguille par sa mère, puis par sa femme Marthe Hennebert.

Seules trois autres collections publiques possèdent des canevas de Jean Lurçat : le Musée national d’art moderne (L’orage, 1928), le musée départemental d’Aubusson (L’entrée d’un cavalier, 1925) et le musée départemental du Lot (Les hommes bleus, vers 1924).

L’archer de 1927 rappelle un théâtre, un rideau vert constellé d’étoiles s’ouvre sur une scène qui se détache sur un fond rose. Une femme chevauche un cheval marin : patte avant droite, crinière et queue bleutée en forme de flamme montante. La femme est nue, elle tend un arc muni d’une flèche en direction d’un grand personnage masculin sur la gauche, vêtu comme un arlequin ou comme un homme de l’époque médiévale ? Il tient un arc mais sans flèche. C’est la femme qui touchera l’homme au cœur ? Des cactus ou plantes aquatiques parsèment le fond.

Contrairement à ce que l’on dit souvent, les canevas de Lurçat possèdent une écriture très spécifique nullement semblable à ses peintures. En effet, à cette époque Jean Lurçat peint de grands portraits, des paysages désertiques et des natures mortes. Dans ces premiers canevas, Lurçat aborde et se saisit de la spécificité de l’art décoratif : bordure qui encadre la scène, cartouche au centre en bas qui désigne le thème, scène proche de la mythologie….

Pour cette acquisition exceptionnelle, la Ville d’Angers a investi 75 342 euros.