À Angers, une trentaine d’agriculteurs ont dressé un « banquet de la honte » devant la préfecture de Maine-et-Loire pour dénoncer la concurrence des produits importés et l’accord avec le Mercosur.

Au centre, de gauche à droite : Philippe Chopin, préfet du Maine-et-Loire ; Anthony Ménard, secrétaire général de la FDSEA ; Nathalie Pichaud, présidente des JA 49 ; Stéphane Piednoir, sénateur Les Républicains (LR). – © Angers.Villactu.fr
Une trentaine d’agriculteurs se sont rassemblés ce vendredi 26 septembre à Angers, devant la préfecture de Maine-et-Loire, pour dénoncer la concurrence jugée déloyale des produits importés. À l’appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs (JA) du Maine-et-Loire, l’action s’inscrivait dans une journée de mobilisation nationale lancée par la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA).
Un appel aux consommateurs
Pour se faire entendre, les deux syndicats ont choisi une mise en scène symbolique : deux banquets dressés face aux grilles de la préfecture. Baptisé « banquet de la honte », la mise en scène rassemblait des produits importés retrouvés dans plusieurs supermarchés des alentours, mais également des produits locaux et français.
« Il faut que le citoyen en ait conscience : à l’étranger, les conditions de production ne sont pas les mêmes, a souligné Anthony Ménard, secrétaire général de la FDSEA. Il faut faire comprendre au consommateur que, dans son acte d’achat, il doit respecter ses convictions. C’est une urgence alors que la balance commerciale de la France est en train de basculer ».
Les agriculteurs dénoncent en particulier les différences de normes sanitaires, sociales et environnementales entre la France et les pays exportateurs. Arboriculteur en Maine-et-Loire, Éric Sarazin s’est insurgé contre l’importation de compotes réalisées à partir de pommes venues de l’étranger : « Alors que nous, on se fait déborder par les attaques de pucerons, on fait venir des fruits de vergers étrangers où on peut encore utiliser l’acétamipride pour s’en débarrasser ? », a-t-il lancé.

Des produits aux origines variées étaient disposés devant la préfecture. – © Angers.Villactu.fr
Au-delà des importations, les manifestants ont également exprimé leurs inquiétudes face au projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. « Ces produits-là arrivent dans l’UE avec des normes de production qui ne sont pas les nôtres », a insisté Anthony Ménard. Le président de la FDSEA, Emmanuel Lachaize, a pour sa part affirmé vouloir « renvoyer les élus et les consommateurs face à leurs contradictions ».
« L’accord Mercosur représente une concurrence déloyale pour les productions françaises, qui ont des normes de qualité bien plus importantes. Il faut que les consommateurs prennent leurs responsabilités en vérifiant l’origine des produits et en privilégiant l’achat français », explique Nathalie Pichaud, présidente des JA 49.

Une table avec des produits français était disposée devant l’entrée de la préfecture. – © Angers.Villactu.fr
La mobilisation, qui s’est déroulée dans une ambiance calme et pacifique, a rassemblé une trentaine de participants. Elle a été marquée par la venue des sénateurs Stéphane Piednoir (LR) et Grégory Blanc (DVG), ainsi que par le passage du préfet Philippe Chopin, venu échanger brièvement avec les agriculteurs, prenant « bonne note des échanges et messages » véhiculés, a-t-il déclaré.
Les syndicats agricoles restent toutefois sur leurs gardes : « Même si le préfet a promis de faire remonter les informations, nous savons que la situation est compliquée en l’absence de gouvernement. C’est pourquoi nous allons veiller au grain pour vérifier que les discours se traduisent en actions concrètes, sinon d’autres actions pourraient être menées dès cet hiver », conclut Nathalie Pichaud.
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