L’entreprise Goubard fait de l’économie circulaire son cheval de bataille
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L’entreprise Goubard fait de l’économie circulaire son cheval de bataille

À Seiches-sur-le-Loir, l’entreprise de solutions de manutention Goubard ne cesse de grandir. Passé en seulement deux ans de 55 à 67 salariés, Goubard met l’accent sur l’économie circulaire.

Jérémie Bourdillon, gérant Goubard

Jérémie Bourdillon est à la tête de l’entreprise depuis 2021 – © Angers.Villactu.fr

Installée à une vingtaine de minutes d’Angers, à Seiches-sur-le-Loir, l’entreprise Goubard connaît une croissance impressionnante. Reprise par Jérémie Bourdillon en avril 2021, elle a vu passer son effectif de 55 à 67 salariés et son chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros en 2020 à 10,4 millions d’euros en 2022. Dans le même temps, l’entreprise qui était notamment connue pour être un constructeur de bennes, a étoffé sa partie service pour devenir un « facilitateur de manutention » en concevant des produits en acier s’adaptant sur les chariots élévateurs.

« Nous avons réorienté l’identité de l’entreprise », explique Jérémie Bourdillon. Désormais, Goubard compte 700 références et produit plus de 6 000 articles par an pour ses clients, parmi lesquels de grandes entreprises comme Suez, Veolia, Point P, la SNCF ou encore la RATP.

Atelier Goubard

L’entreprise emploie 67 salariés – © Angers.Villactu.fr

Engagée dans l’économie circulaire

Pour faire face à une concurrence moins chère venue notamment de l’Europe de l’Est, Goubard mise sur la qualité. « Notre objectif est que nos produits puissent durer au moins vingt-cinq ans. Nous avons une véritable démarche d’éco-conception afin que nos produits durent dans le temps », souligne Jérémie Bourdillon.

Pour Goubard, cela se traduit par des pièces d’usure qui soient démontables et réparables. « En dix ans, si les bennes que nous produisons sont les mêmes de l’extérieur, tout a changé à l’intérieur afin que l’exploitation et la maintenance soient les plus aisées possible pour le client. C’est quelque chose qui se voit peu, pourtant c’est un travail de longue haleine pour réussir à augmenter la durée de vie de nos produits », poursuit l’entrepreneur.

Toujours dans l’optique d’optimiser l’utilisation des produits, l’entreprise angevine propose de la location longue durée. « Cela évite à des clients d’acheter un bien qu’ils ne vont pas utiliser longtemps et qui pourrait être jeté », avance le trentenaire.

Disposant d’un bureau d’études composé de sept personnes, Goubard réalise sur son site de Seiches-sur-le-Loir l’intégralité de ses produits. Les matières premières comme l’acier proviennent d’Europe. La grande majorité des sous-traitants sont quant à eux installés dans le Maine-et-Loire ou dans les départements limitrophes. Pour la soudure, Goubard fait travailler une structure adaptée implantée à Angers et l’école T’Cap-T’Pro de Saumur. Cette dernière récupère également des chutes afin que les élèves puissent s’exercer.

Installation de panneaux solaires permettant de réduire de 30 % la consommation d’énergie, développement du covoiturage, remplacement des véhicules thermiques par des véhicules électriques, ou encore matériels de bureaux de seconde main, l’entreprise entend réduire son impact sur l’environnement. « Ce sont de petites actions qui font du bien d’un point de vue environnemental et économique. Souvent, les entrepreneurs pensent que l’économie circulaire coûte cher à l’entreprise. Au contraire, ça rapporte à l’entreprise », estime Jérémie Bourdillon.

Atelier soudure Goubard

Goubard cherche désormais à s’agrandir – © Angers.Villactu.fr

Une histoire de famille

L’entreprise Goubard, c’est avant tout une histoire de famille. Créée en 1938 à Cheviré-le-Rouge par Louis Goubard, la société angevine est alors spécialisée en fabrication de matériel agricole, d’abord en bois, puis en acier. Reprise par le fils du fondateur, Pascal Goubard imagine en 1968 les toutes premières bennes basculantes à déchets. En 1992, l’entreprise s’installe dans des locaux plus grands sur le site de Seiches-sur-le-Loir. Après son décès, c’est son beau-frère, Gérard Toulier, qui reprend les commandes de l’entreprise. En 2021, c’est finalement Jérémie Bourdillon qui impulse une nouvelle dynamique en prenant la tête de l’entreprise après y avoir été salarié.

L’entreprise cherche désormais une solution pour s’agrandir afin de poursuivre son développement. L’atelier de 3 000 m² ne permet plus de répondre à la demande en forte hausse. « Nous devons trouver des solutions pour produire davantage en doublant notre surface. Nous cherchons des solutions à proximité », conclut Jérémie Bourdillon.

Cet article a été réalisé en partenariat avec l’Adecc afin de mettre en lumière les acteurs de l’économie circulaire implantés sur le territoire angevin.