Alors que le CHU d’Angers fait face à une activité exceptionnelle en cette période estivale, le syndicat Force ouvrière critique vivement les décisions de la direction hospitalière, qu’il accuse d’avoir sous-estimé la situation.

Le CHU d’Angers est sous le feu des critiques. – © Angers.Villactu.fr
Le Centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angers affronte depuis une semaine une tension inhabituelle dans ses services d’urgence. Entre le 15 et le 22 juillet, l’établissement a enregistré en moyenne plus de 180 passages quotidiens, avec un pic à 203 patients le 15 juillet, contre 160 habituellement. Face à cet afflux, une cellule de crise se réunit désormais chaque jour, et l’établissement a activé dès le 15 juillet le dispositif « Hôpital en tension ».
Dans ce contexte, la direction a pris la décision de reprogrammer une quinzaine d’interventions non urgentes initialement prévues les 23 et 24 juillet.
Un changement de ton pointé par le syndicat
Cette réorganisation provoque l’indignation du syndicat Force ouvrière, qui accuse la direction d’avoir tenu un discours « excessivement optimiste » en amont de l’été. Lors d’une conférence de presse organisée le 6 juillet, la directrice générale du CHU s’était en effet dite « sereine pour les deux mois à venir », assurant que les équipes étaient « prêtes à affronter toute difficulté, sans conséquences sur les prises en charge ».
Deux semaines plus tard, FO constate un revirement. « Le mardi 23 juillet, c’est un tout autre son de cloche, contraire aux engagements pris moins de deux semaines auparavant », déplore le syndicat. Il dénonce une forme de double discours, dans lequel « la population est désormais priée de se censurer, d’éviter autant que possible de se rendre aux urgences ».
Un été sous tension marqué par des fermetures de lits
FO pointe notamment du doigt les effets d’une politique budgétaire qu’il juge responsable de la situation actuelle. Selon ses chiffres, 219 lits sont fermés cette semaine au CHU d’Angers, auxquels s’ajoutent 20 lits de soins de suite et de réadaptation fermés « à la veille de l’été faute de soignants en nombre ». Le syndicat accuse la direction d’avoir engagé une réduction « de 2,7 millions d’euros sur la masse salariale » dans le cadre d’un plan de « performance » imposé par l’Agence régionale de santé (ARS), qui se traduirait notamment par une baisse de 20 % des remplacements estivaux.
Les conséquences de ces choix sont « subies de plein fouet » par les personnels hospitaliers, affirme FO, évoquant « des horaires dérogatoires, des annulations de repos ou encore des week-ends supplémentaires imposés ». Dans un exemple cité par le syndicat, « un patient attendait aux urgences depuis six jours une place d’hospitalisation ».
Vers une mobilisation en septembre
Face à ce qu’il qualifie de « mode de gestion de crise chronique », Force ouvrière appelle à une mobilisation régionale le 16 septembre prochain à Nantes, devant le siège de l’ARS. Le syndicat y défendra l’attribution de « moyens pour l’hôpital », la fin des plans d’économies et la réouverture des lits fermés. Il réclame également un plan ambitieux de formation et de recrutement de soignants et médecins.
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