Le mouvement « Bloquons tout » rassemble 2 700 personnes dans les rues d’Angers

Tout au long de l’après-midi, 2 700 manifestants ont déambulé dans les rues d’Angers dans le cadre de la journée de mobilisation baptisée « Bloquons tout ».

Après les blocages du matin, un rassemblement devant le CHU d’Angers était prévu à 14 heures. Depuis le lever du jour, un piquet de grève rassemblait des soignants de l’établissement de santé angevin. « Le service d’oncologie pédiatrique a entamé une grève reconductible à partir de ce mercredi, notamment pour réclamer l’obtention d’une prime, explique Benjamin Delrue, secrétaire du syndicat Force Ouvrière au CHU d’Angers. Le mouvement d’aujourd’hui et notre mobilisation sont liés. Un plan d’économie a été lancé au CHU d’Angers pour répondre aux injonctions de l’ancien Premier ministre. Cette politique d’austérité qui était proposée hier par François Bayrou le sera demain par Sébastien Lecornu. Le président de la République n’entend rien et refuse d’écouter les revendications. Ils ne proposent que du sang et des larmes ».

Dans la foule compacte qui attend sous la pluie le départ de la manifestation, Florence et Catherine sont en colère. « Il est temps qu’Emmanuel Macron démissionne afin de débloquer le pays. Depuis qu’il est au pouvoir, tout se dégrade », estime Florence qui travaille dans le secteur de l’environnement. De son côté, Catherine, tout juste retraitée, n’est pas aussi tranchée : « J’aimerais que toutes les bonnes volontés se mobilisent pour aider les Français. On nous demande de faire des efforts pendant que les politiques ne pensent qu’à eux et augmentent leurs salaires sans raison. »

Au sein du cortège qui s’est élancé en milieu d’après-midi dans le quartier de la Doutre, des jeunes, des retraités, des salariés du privé et des agents de la fonction publique espéraient rejoindre le centre-ville.

Le cortège, sans véritable leader, a été bloqué par les forces de l’ordre à chaque pont permettant de rejoindre l’autre rive. Le jeu du chat et de la souris a fini par être gagné par les manifestants qui ont pu rejoindre l’hyper-centre et les voies sur berges après un moment de tensions au niveau du pont des Arts-et-Métiers, obligeant les forces de l’ordre à faire usage de gaz lacrymogènes.

Devant la mairie, Yves* retrouve le cortège. Ce retraité, bénévole au Secours populaire, a lui aussi de nombreux griefs contre la classe politique : « Ils ne font rien pour lutter contre les inégalités, au contraire, ils les renforcent. La richesse est aujourd’hui très mal répartie. Les revenus des personnes les plus riches augmentent. La taxe Zucman serait une solution pour résorber en partie le déficit. En tant que bénévole au Secours populaire, je vois bien qu’il y a une forte hausse de la précarité. La situation s’aggrave. »

Le cortège, encore bien fourni, reprend sa marche en avant et se dirige vers les halles Biltoki, avant de passer par la place du Ralliement, puis de terminer la manifestation devant la mairie d’Angers. Fabien* et Malou* attendent la suite des événements. Les deux salariés qui travaillent dans l’éducation et l’informatique espèrent désormais la « démission d’Emmanuel Macron ». « Il est temps d’écouter le peuple au lieu de se moquer de lui », avance Malou*.

Entourés par les forces de l’ordre, les derniers manifestants attendent, dans le calme, le début de l’assemblée générale qui doit se tenir autour du kiosque du Mail afin de décider la suite à donner à ce mouvement.

*Prénom d’emprunt

Par Sylvain Réault.

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