Le manque de personnel au CHU d’Angers inquiète les syndicats
Santé

Le manque de personnel au CHU d’Angers inquiète les syndicats

Suite à l’annonce de la réorganisation du CHU d’Angers en prévision des vacances d’été, plusieurs syndicats s’inquiètent du manque de personnel et de la dégradation des conditions de travail.

CHU - Angers

La réorganisation du CHU d’Angers pour l’été 2023 ne fait pas l’unanimité. – © Catherine Jouannet

Si le recrutement de personnels hospitaliers est compliqué depuis de nombreuses années déjà, l’épidémie de COVID-19 a accentué le problème qui perdure malgré la sortie de crise sanitaire.

Pour son organisation estivale, le centre hospitalier a annoncé le recrutement de 96 infirmiers et 117 aides-soignants, pourtant le CHU d’Angers n’est pas épargné par ces difficultés liées à l’embauche.

« Idéalement, il nous faudrait 15 infirmiers et 20 aides-soignants supplémentaires. Or, nous sommes face à une situation tendue sur le marché du travail et il est difficile de trouver du personnel pendant l’été. Nous souhaitons à tout prix mobiliser afin que nos hospitaliers bénéficient des trois semaines de congés consécutives, explique Arnaud Pouillart, directeur général adjoint du CHU. Notre objectif c’est qu’à la suite des recrutements, le personnel reste ».

Grâce à un plan d’attractivité mis en place l’année dernière, le CHU d’Angers a tout de même réussi à maintenir une stabilité : « Sur l’année 2022, nous avons procédé à 1 200 recrutements et nous sommes parvenus à recruter davantage de soignants qu’il n’y a eu de départs », poursuit-il.

Une opposition syndicale forte

Face à cette réorganisation estivale, une pétition a été lancée le 1er juin dernier par la CFDT, la CFTC, la CGT et FO et a d’ores et déjà recueilli près de 750 signatures.

« À quelques jours du début des congés d’été, la direction qui n’a pas recruté les effectifs nécessaires pour les remplacements et pour combler les postes vacants (au bas mot 60 postes IDE) impose à la hâte des réorganisations de service. Les hospitaliers du CHU démontrent une nouvelle fois qu’ils refusent la situation, refusent les conditions de travail dégradées, les salaires bloqués », indique les syndicats dans un communiqué de presse.

Dans un communiqué, FO CHU Angers fait le point sur la situation du centre hospitalier en ce début d’été : « Malgré tous ces signaux alarmants et connus, la direction a attendu le mois de mai pour imposer à la hâte des organisations en 12 h pour les infirmières dans 4 secteurs (HGE, maladie du sang, SSR et Cardiologie le weekend) dès mi-juin. Au CHU d’Angers, cet été, ce seront 256 lits d’hospitalisations qui seront fermés dont 30 lits de soins de suite et réadaptation. Ce sont près de 30 lits de plus que l’année dernière. Au final, ce sont toujours moins de possibilités de soigner à l’hôpital public, toujours plus de difficultés dans les services ».

Une réponse à la campagne de recrutement de la CGT

Le 8 juin dernier, le syndicat CGT du CHU avait organisé un « bureau d’embauche », une action de recrutement invitant des candidats à se présenter avec leur CV et une lettre de motivation, qui seront ensuite envoyés à la direction par le syndicat qui assurera ensuite un suivi.

En réaction à cette démarche du syndicat, Arnaud Pouillart a préféré clarifier les choses : « La CGT a cru bon de lancer une campagne de recrutement, or ce n’est pas forcément son rôle. Cette campagne a été lancée sur un argument faux, comme quoi le CHU refuserait de recruter des candidats. Notre souhait premier est de pourvoir tous les postes vacants, une trentaine à l’heure actuelle. Sur les CV transmis, une majorité ne répondaient pas à nos besoins. Nous avons repéré cinq candidatures compatibles avec nos besoins actuels, et nous avons intégré les autres profils à notre base de données au cas où une place se libère. La CGT a cru pouvoir faire mieux que le service des ressources humaines du CHU, mais ils ont donné beaucoup de faux espoirs à des personnes qui recherchent activement du travail ».

Par Eline Vion.