Le fragment du mur de Berlin situé à Angers se raconte
Actualités

Le fragment du mur de Berlin situé à Angers se raconte

Depuis onze ans, un fragment du mur de Berlin trône sur le parvis du cinéma Pathé d’Angers, le long du quai Félix Faure. Pour mieux comprendre l’histoire qui l’entoure, la ville vient d’installer à côté un lutrin. Il a été inauguré ce mardi 3 mai 2022 en présence d’une délégation franco-allemande et d’une allemande ayant vécu la chute du mur le 9 novembre 1989.

Inauguration lutrin mur de Berlin

Des élus angevins accompagnés d’une délégation franco-allemande ont dévoilé le lutrin – Angers.Villactu.fr

En 2011, un pan du mur de Berlin a été offert à la ville d’Angers par l’entreprise Sony et la ville de Berlin. Il est installé depuis onze ans devant l’entrée du cinéma Pathé, le long de la voie rapide. « Il a été un peu oublié, estime Karine Engel, adjointe à la citoyenneté et aux anciens combattants. Notre objectif est de le mettre en valeur. La mise en place de ce lutrin est une première étape ».

C’est ainsi que ce mardi 3 mai 2022, à l’occasion de la Fête de l’Europe, en compagnie d’une délégation franco-allemande, plusieurs élus angevins ont inauguré un lutrin installé à proximité immédiate du mur de Berlin.

« Ce mur symbolisait cette coupure entre l’est et l’ouest. Il était une balafre au cœur de l’Europe. Le temps passe et les nouvelles générations n’ont pas forcément la mémoire et l’histoire de cette époque. Au moment où le bruit des canons retenti à nouveau en Europe, avec la tragédie ukrainienne, nous souvenir que l’amitié et la coopération valait mieux que le conflit et la guerre prend un sens particulier », a indiqué le maire d’Angers Christophe Béchu.

Un témoignage émouvant

Discours mur de Berlin

Franziska Beyer-Moreau a raconté sa jeunesse à l’est du mur – Angers.Villactu.fr

Professeur d’allemand au lycée Joachim-du-Bellay, Franziska Beyer-Moreau est venue témoigner de sa jeunesse avec le mur de Berlin et sa chute, le 9 novembre 1989. Née en 1977, l’enseignante a grandi dans la ville de Leipzig, en Allemagne de l’Est. Elle a notamment rappelé que si le mur séparait Berlin sur près de 160 km, il s’étendait ailleurs en Allemagne sur 1 378 autres kilomètres.

Franziska Beyer-Moreau est notamment revenue sur la vie très particulière pendant que le mur séparait une partie de l’Europe. « Mes parents nous ont expliqué très tôt la situation, avec le risque d’être tué en cas de passage du mur. Ce qui se passe en ce moment en Ukraine me touche beaucoup, car cela me rappelle ce sentiment d’insécurité que nous avions en permanence. La propagande que nous avions à l’époque à l’école me fait penser à la Russie d’aujourd’hui ».

Les groupes de résistance, les premières manifestations à Leipzig, Franziska se souvient aujourd’hui de tout comme si c’était hier. « Après la chute du mur, j’ai abandonné le russe qui était obligatoire pour apprendre le français, l’anglais et le latin. J’ai découvert grâce à une enseignante de nombreuses villes européennes dont Angers. Sans la chute du mur de Berlin, je n’aurais probablement pas pu faire des études universitaires, ni vivre normalement ».

Lutrin mur de Berlin

Angers.Villactu.fr