À travers l’Hexagone, de plus en plus de boutiques désertent les centres-villes. Si Angers n’échappe pas à la tendance, la préfecture du Maine-et-Loire résiste mieux que de nombreuses villes.

Le nombre de bars a fortement augmenté ces dernières années dans le centre-ville – © Angers.Villactu.fr
Concurrence du e-commerce et des centres commerciaux, inflation, pouvoir d’achat en berne… les commerces de centre-ville sont en souffrance. Ce phénomène s’observe partout en France.
Selon Codata, une société spécialisée dans la production de données concernant l’immobilier de commerce, entre 2004 et 2024, le taux de vacance moyen des magasins dans les centres-villes est passé de 5,94 % à 10,85 %. Ces chiffres ont été obtenus après avoir étudié 390 villes de plus de 15 000 habitants.
En septembre 2024, Codata a étudié le centre-ville d’Angers, recensant 841 emplacements. Le taux de vacance a diminué entre 2023 et 2024 passant de 6,7 % à 6,2 %. Un chiffre qui devrait repartir à la hausse en 2025 compte tenu des nombreuses fermetures récentes, mais rester toutefois inférieur à de nombreuses villes, comme Nantes (7,1 %) ou Rennes (8,8 %).
Avec ses nombreux magasins fermés, la rue Saint-Aubin et son un taux de vacance de 10,4 % interpelle plus que les autres. Burton, Zapa, la Mie Câline, Sandro, Jules, Claire’s, Formul… de nombreuses enseignes nationales ont fermé leur magasin dans cette artère commerçante. Si certains emplacements ont été repris, d’autres restent désespérément vides.

Des locaux sont vides depuis de longs mois rue Saint-Aubin – © Archives Angers.Villactu.fr
« Le prêt-à-porter est en grande souffrance, reconnaît Stéphane Pabritz, adjoint aux commerces et à la propreté. Pour l’instant, à Angers, les commerces sont repris assez rapidement. Cependant, les loyers excessivement élevés sont un frein pour de nombreux primo-commerçants ». Depuis bientôt deux ans, l’ancien local de la Mie Câline demeure vide. Il faut dire qu’avec un loyer de 3 500 euros, un pas de porte de 70 000 euros, et des travaux estimés entre 50 000 et 100 000 euros, le futur commerçant devra avoir les reins solides.

Stéphane Pabritz est adjoint aux commerces et à la propreté – © Angers.Villactu.fr
« Les loyers ne correspondent plus à la situation actuelle. C’est le cœur du sujet », appuie l’adjoint au maire.
Malgré la période agitée traversée par le commerce, Stéphane Pabritz n’est pas inquiet : « Nous sommes attentifs à la situation et nous riposterons. Ceux qui laisseront passer le train n’y arriveront pas. Il faut innover et inventer un nouveau modèle ». Parmi les pistes sur la table, la création de boutiques éphémères permettant à de jeunes commerçants de tester leur concept, la limitation du nombre de bars, l’apaisement de la circulation, et la végétalisation afin de rendre les rues piétonnes plus agréables.
La collectivité espère également attirer de grandes enseignes pouvant servir de locomotive au centre-ville. Des discussions avec le géant suédois Ikea ont notamment eu lieu afin de leur proposer le bâtiment occupé autrefois par La Halle aux Vêtements, rue Voltaire.
Par Sylvain Réault.
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