Les élus de la Ville d’Angers ont voté lors du dernier conseil municipal en faveur de la création d’un nouvel outil permettant de soutenir l’autorité parentale des familles rencontrant des difficultés.

Ce nouveau dispositif vise à aider les familles en difficulté – © Adobe Stock
Depuis une loi de 2007, le maire d’une ville est chargé d’animer et de coordonner la politique de prévention de la délinquance. Ce lundi 21 juillet, les élus angevins ont décidé de créer un Conseil pour les droits et devoirs des familles (CDDF) permettant de « soutenir l’autorité parentale des familles rencontrant des difficultés ou dont les mineurs sont identifiés comme auteurs d’actes entraînant des troubles à l’ordre, à la tranquillité et à la sécurité publique ».
Ce CDDF, déjà mis en place dans plusieurs villes en France, « pourra entendre la famille afin d’examiner avec elle les mesures d’aide, et proposer, le cas échéant, des saisines du Conseil départemental ou du procureur lorsque les difficultés seront plus importantes », a expliqué Jeanne Behre-Robinson, adjointe à la Sécurité et à la Prévention.
Le Conseil pour les droits et devoirs des familles rassemblera des représentants de l’État, des collectivités territoriales et des professionnels du secteur de l’insertion et la prévention.
Des inquiétudes du côté de l’opposition
« Le CDDF est-il pensé comme un espace de dialogue et de soutien ou comme un levier de contrôle social, avec des rappels à l’ordre ou des sanctions, s’est interrogée pour l’opposition Marielle Hamard (Demain Angers). Nous craignons que cette instance, si elle est mal pensée, renforce la stigmatisation plutôt que l’inclusion. Si elle a uniquement pour objectif d’être un soutien à la parentalité, nous saluons cette ambition ».
Pour l’élue, certaines formulations, comme « convocation », et le vocabulaire « administratif » peuvent être « perçus comme de la contrainte ». « Nous regrettons l’absence au sein de ce Conseil de plusieurs partenaires essentiels comme les Maisons de quartier ou les associations sportives et culturelles. Par ailleurs, le glissement répressif nous alerte. Quelles garanties sont données aux familles pour que cette instance ne devienne pas un outil de pression ou de punition, mais reste bien un espace d’émancipation, d’écoute et d’orientation ? ».
« L’autorité ce n’est pas un gros mot, c’est une nécessité pour vivre ensemble »
L’adjointe à la Sécurité et à la Prévention lui a répondu quelque peu agacée : « Aujourd’hui, nous avons un vrai sujet sur le soutien à la parentalité. Doit-on ne rien faire et attendre que ça dérape, que des jeunes de 12 ans soient sur l’espace public et soient recrutés comme guetteurs ? Ce n’est pas le choix que nous faisons. »
« Il s’agit d’une instance pour rappeler à des parents que ne pas s’occuper de son enfant, c’est une faute. Nous pourrons saisir le procureur de la République. C’est une instance de prévention dans laquelle on fait en sorte qu’avant la répression il y ait la possibilité d’avoir une piqûre de rappel. L’autorité ce n’est pas un gros mot, c’est une nécessité pour vivre ensemble », a poursuivi le maire d’Angers Christophe Béchu.
Par Sylvain Réault.
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