Élections municipales : bientôt une nouvelle liste issue de la société civile à Angers ?
Politique

Élections municipales : bientôt une nouvelle liste issue de la société civile à Angers ?

Une nouvelle liste, avec en ligne de mire les élections municipales de mars 2026, pourrait voir le jour dans les prochaines semaines sans l’appui de partis politiques.

Gino Tombini vient de lancer « Angers au cœur » – © DR

Après Romain Laveau (Demain Angers), Christophe Béchu (Horizons), Arash Saeidi (Angers Populaire), Aurore Lahondès (RN) et Céline L’Huillier (Lutte ouvrière), une sixième liste pourrait se présenter aux élections municipales à Angers.

Commerçant dans le centre-ville et ancien conseiller municipal (PS) de 2012 à 2014, Gino Tombini a officialisé ce mardi 25 novembre son idée de constituer une liste sans aucun parti politique.

Cette idée lui est venue la semaine dernière lorsque plusieurs candidats se sont déclarés successivement. « Toutes les candidatures émanent de partis politiques. J’ai trouvé ça dommage, car les Angevins qui n’ont pas envie de voter pour un parti vont s’abstenir ou voter blanc », explique l’Angevin de 35 ans.

Des dizaines de candidatures en quelques jours

Sur les réseaux sociaux et dans la presse locale, Gino Tombini a relayé son initiative en lançant un appel à tous ceux qui pourraient être intéressés, avec pour seule règle de ne pas être encarté actuellement dans un parti politique. En seulement quelques jours, depuis le site internet qu’il a mis en ligne, l’entrepreneur a reçu des dizaines de candidatures. Architecte, étudiant, juriste, serveur, chauffeur livreur… les profils sont très éclectiques. « Ils ont de 21 à 79 ans et viennent de tous les quartiers d’Angers », souligne Gino Tombini qui prévoit une première réunion la semaine prochaine afin de décider de la suite à donner à cette initiative spontanée.

« Je ne m’attendais pas à un tel engouement »

« Je ne m’attendais pas à un tel engouement, c’est assez incroyable », ajoute celui qui a également reçu de très nombreux messages de soutien. Après s’être éloigné du monde politique il y a une dizaine d’années, Gino Tombini porte aujourd’hui un regard critique : « 74 % des Français n’ont pas confiance dans la politique selon le Centre de recherches politiques de Sciences Po. C’est également mon cas. Ils sont de plus en plus hors sol et ne comprennent pas le quotidien des gens. Ce ne sont que des éléments de langage, du buzz et des guerres d’appareils. »

Avec « Angers au cœur », il espère ainsi attirer des personnes, qui, comme lui, veulent proposer une offre différente pour les élections municipales de mars 2026. En travaillant son sujet, il a remarqué que la dette avait fortement augmenté à Angers. « Elle est passée de 84,7 millions d’euros en 2014 à 174,5 millions d’euros en 2024. Si nous gérions nos entreprises comme le sont les collectivités, nous aurions tous déjà fait faillite depuis longtemps. À Angers, les charges de fonctionnement représentent 1 524 € par habitant, soit 12 % de plus qu’une ville comme Reims. Notre résultat comptable est trois fois moins élevé que cette même ville et notre capacité d’autofinancement deux fois moins forte », analyse le trentenaire.

De premières propositions

En parallèle, il a également réfléchi à quelques propositions pour améliorer le quotidien des Angevins. Parmi les premières idées : la réalisation d’un grand audit indépendant des finances de la collectivité, un grand plan de rénovation des écoles, un prolongement des lignes de tramway, la mise en place d’une navette gratuite reliant les différents parkings au centre-ville pour désengorger l’hypercentre et favoriser l’attractivité des commerces, ou encore la densification de l’offre de logements à Angers, avec un dispositif d’encadrement des loyers. « Ce sont de premières idées qui peuvent être modifiées ou retirées », complète-t-il.

Le commerçant affirme n’avoir « aucune ambition personnelle » et ne sait pas encore « jusqu’où ira cette initiative ». Le premier temps de rencontre qui aura lieu dans quelques jours devrait permettre d’y voir plus clair. « Peu importe la suite, les idées que nous aurons mises sur la table pourront être reprises par les autres candidats. Les bonnes idées ne sont ni de droite ni de gauche. Il faut retrouver un peu de bons sens. L’essentiel ce sont les bonnes idées pour la ville et ses habitants », conclut Gino Tombini.

Par Sylvain Réault.

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