Politique

Elections départementales : Les principales réactions

Après le premier tour des élections départementales qui s’est tenu ce dimanche 22 mars, les principaux acteurs de la vie politique locale ont réagi aux résultats.

Christophe Béchu (Maire d’Angers, UMP) : « Je note une progression très forte du Front National et des bureaux sur Angers qui tangentent avec les 30% que ce soit à Monplaisir où à Belle-beille avec des scores que l’on avait jamais vus. Plus largement dans beaucoup d’endroits des candidats du Front National sont en position de se maintenir au second tour contre des candidats de la Majorité départementale ce qui est assez spéctaculaire. Dans certains quartiers, des électeurs de gauche ont voté pour le Front national, cela doit nous interroger. C’est en partie la conséquence des projecteurs que Manuel Valls a braqué sur le Front national durant toute cette campagne en disant « Nous, gouvernement, notre ennemi, c’est le Front National », je crois très clairement que l’on leur a fait beaucoup de publicité. […] Moi, je considère que les consignes de vote pour le second tour c’est dépassé, je pense que c’est une erreur et on infantilise les électeurs. »

Christian Gillet (président du Conseil général, UDI) : « Les résultats sont conformes aux prévisions. La majorité départementale est en tête, le FN fait un peu plus que prévu, et la gauche subit sa division. Je pense qu’il n’y aura aucun conseiller FN au conseil départemental : même s’il se retrouve au second tour dans plusieurs cantons, les électeurs sauront faire le bon choix. Je n’appellerai d’ailleurs jamais à voter FN. »

Gaétan Dirand (secrétaire départemental du Front National) : « Nous progressons de plus de 5% dans le Maine-et-Loire, puisque nous avions fait 19,3% aux européennes. Cette fois-ci, nous avons réussi à aligner des candidats dans les 21 cantons du département, c’était déjà une première victoire. Ensuite, dépasser la barre des 20%, il y a quelques années c’était inimaginable, aujourd’hui c’est fait. Nous nous félicitons de ce score. Ce score il est dû à la campagne de terrain qu’on a menée. Nous avons été expliquer aux angevins la nécessité de préserver le département. On est dans le triptyque municipalité, département, nation. Alors que ceux qui sont en face de nous veulent de grandes communautés d’agglomération, de grandes régions qui ne correspondent à rien au niveau culturel. Les électeurs le comprennent de plus en plus. Pour ce qui est du second tour, nous laissons comme d’habitude le choix aux électeurs, nous ne somme pas maîtres des voix de nos électeurs. Nous sommes plus que jamais confiants pour entrer au conseil départemental. »

Grégory Blanc (Premier secrétaire fédéral du PS de Maine-et-Loire) : « On nous annonçait le pire, je crois que nous avons démontré que là où il y avait un ancrage, là où les élus étaient au contact de nos concitoyens, il y a plus qu’une résistance. Au contraire, il y a même une progression. Il suffit de regarder les résultats sur le canton Angers 1, où nous avons progressé. C’est quelque chose de positif, mais pour l’instant rien n’est fait, il faut absolument amplifier cette dynamique. J’appelle donc l’ensemble des habitants du département à saisir l’opportunité qu’ils ont dans la plupart des cantons d’Angers et du département, en se mobilisant fortement, parce que rien n’est gagné, ça se jouera à très, très, très peu de voix. J’ai également l’impression que nos concitoyens ont envoyé deux messages extrêmement forts. Le premier, c’est que les appareils politiques qui sont complètement sclérosés, ils en ont marre. Donc, là où il y a des élus et des forces politiques ancrés, nous progressons. A contrario, le second message, c’est celui du Front National qui fait des scores complètement incompréhensibles : pour preuve le fait qu’ils soient à pratiquement 20% sur mon canton, où on n’a jamais vu le moindre petit doigt des candidats du Front National, qui habitent à Paris, qui vivent à Paris. Sur le canton, personne ne les connaît. Quelle est la signification de cela ? On vote, on demande de la proximité, on demande de l’efficacité aux élus. Certes, il faut se remettre en cause, mais en même temps on demande de l’efficacité, et on vote pour des gens qui ne savent même pas ce qu’est la réalité du territoire. Ça pose question quand même. Parce que, oui, il faut remettre en cause la réalité des fonctionnements politiques, mais en même temps qu’est-ce que remettre en cause la réalité des fonctionnements politiques si c’est voter pour des gens qui font de la politique pire que n’importe quel autre élu de France ? »

Alain Pagano (Premier secrétaire du Parti communiste) : « Je suis assez satisfait de mon score, puisqu’aux européennes 2014, sur le canton, nous faisions un tout petit moins de 6%, et aujourd’hui, avec les résultats partiels, nous sommes presqu’au double. Et plus généralement sur le département, le rassemblement que nous avons constitué avec Nouvelle Donne, avec le Parti Communiste, avec des Divers Gauche, ce rassemblement semble progresser assez nettement partout. Nous avons donc un peu le sentiment, avec ce qui se passe nationalement, qu’une gauche nouvelle est en train d’émerger dans le pays, ce qui fait un peu contrepoids aux résultats assez sévères du parti socialiste au pouvoir. »

Marc Laffineur, (président de la Fédération départmentale de l’UMP) : « J’éprouve tout d’abord une certaine satisfaction de voir que l’UMP-UDI est largement en tête. Cependant, je suis tout de même préoccupé, puisque, surtout dans le milieu rural, le FN est très haut. On voit bien qu’il y a une préoccupation forte chez nos concitoyens. Je crois que c’est dû au fait d’avoir mis un bazar sans nom, excusez-moi, dans ces élections, puisque le gouvernement en place a déjà fait deux réformes différentes pour ces élections départementales, et même maintenant, on ne sait pas encore quelles sont les compétences des départements. Je crois que c’est cela qui a créé un cafouillis, une opacité. Les gens ne s’y retrouvent pas : on a vu, pendant toute cette campagne électorale, des gens qui ne savaient plus quel était leur canton, quelles étaient les compétences de leur canton, etc. On sent une préoccupation très forte de gens qui ont l’impression qu’on ne s’occupe pas suffisamment d’eux. »