Budget 2026 : le syndicat Force Ouvrière de Maine-et-Loire tire la sonnette d’alarme
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Budget 2026 : le syndicat Force Ouvrière de Maine-et-Loire tire la sonnette d’alarme

Pendant que le projet de budget de l’État pour 2026 est toujours en discussion, l’Union Départementale Force Ouvrière de Maine-et-Loire (FO) souhaite alerter sur les conséquences à prévoir dans les services publics.

Une délégation FO s’est rendue à la préfecture ce mardi 18 novembre – © Angers.Villactu.fr

Ce mardi 18 novembre, plusieurs syndicats Force Ouvrière (FO) de la fonction publique se sont rendus à la préfecture de Maine-et-Loire afin de déposer une série de revendications. Les discussions sur le budget qui se poursuivent à l’Assemblée nationale inquiètent fortement les militants syndicaux pour qui « la politique menée depuis plusieurs années a déjà affaibli les services publics et créé des dysfonctionnements inacceptables ».

« Notre volonté est que ce budget ne voie pas le jour »

Syndicats FO des finances publiques, de l’Université d’Angers, du CHU, de l’enseignement ou encore de la psychiatrie, tous constatent jour après jour la dégradation des services publics et de leurs conditions de travail. « Ce qui est prévu dans le budget 2026 est gravissime pour l’ensemble de la population et les agents. Notre volonté est que ce budget ne voie pas le jour et la première étape est d’alerter les citoyens et les élus », indique Magali Lardeux, secrétaire générale de l’Union Départementale Force Ouvrière de Maine-et-Loire.

Christel Lucas, secrétaire adjoint FO des finances publiques, dénonce « une perte de pouvoir d’achat, avec le gel du point d’indice, des conditions de travail dégradées et un mal-être grandissant chez les agents ». Il regrette également la disparition des services publics de proximité avec la création de maisons France services qui n’ouvrent que quelques heures par semaine. « Beaucoup de contribuables sont perdus. Certains renoncent à leurs droits ».

Du côté de la santé, les griefs sont également nombreux. Pour Hélène Jouanneau, secrétaire adjointe FO au CHU d’Angers, le « plan d’économies » mis en place au sein de l’établissement de santé a de nombreuses conséquences au quotidien pour les soignants et les patients. « Lorsqu’on voit les diminutions de budgets pour la santé prévues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), ce n’est pas du tout rassurant. On s’attend à un plan d’économies encore plus drastique l’année prochaine au CHU d’Angers. Aujourd’hui, nous sommes déjà en sous-effectif constant dans de nombreux services ».

« Nous devons faire toujours plus avec moins »

Dans les Ehpad, « nous devons faire toujours plus avec moins, juge Mélanie Massé (secrétaire départementale de la branche santé). Les agents sont usés et remplacés par du personnel qui n’est pas formé ». Un constat partagé par Alexandre Tallier (secrétaire FO au Cesame) : « Il y a une demande croissante depuis le Covid. Pour autant, afin de faire des économies, l’ambulatoire a fortement été développé, avec des centaines de lits fermés. Aujourd’hui, des dizaines de patients attendent chez eux ou dans les services d’urgence d’être pris en charge. Il y a également un manque de personnels, car nos métiers ne sont plus attractifs. »

Dans l’enseignement, que ce soit à l’université ou dans les écoles, les situations sont également difficiles selon FO. Sophie Quinchard (FO Université d’Angers) liste un gel des postes, des locaux vieillissants et des moyens en baisse pour la recherche. Laure Chevardy (représentante du personnel éducatif de l’Éducation nationale) avance que « pour la première fois le budget du ministère des Armées pourrait être supérieur à celui de l’Éducation nationale ». Un collège menacé de fermeture, des bâtiments mal entretenus, des fermetures de classes, un manque d’AESH… pour Laure Chevardy ces différents problèmes « ont des répercussions sur les enseignants et sur les élèves ».

« Il s’agit actuellement d’une destruction pure et simple des services publics »

De son côté, Xavier Redon, secrétaire général des agents territoriaux de la Ville d’Angers et d’Angers Loire Métropole, estime que « les collectivités récupèrent de plus en plus de missions de l’État. Ce sont de nouvelles charges sans les dotations ni les effectifs qui vont avec ». Pour son collègue, Nicolas Plard, « il s’agit actuellement d’une destruction pure et simple des services publics ».

Ces difficultés rencontrées au quotidien ont un impact direct sur la santé des agents selon Patricia Osmont, secrétaire adjointe des personnels des collectivités et des établissements territoriaux : « Les agents sont épuisés, ce qui implique des arrêts de travail à répétition, mais aussi des accidents du travail. »

Par Sylvain Réault.

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