Ce mardi 18 avril 2023, un tableau conservé au musée des Beaux-Arts d’Angers a été restitué à ses propriétaires par le ministère de la Culture.
Nicolas Dufetel, adjoint à la culture de la ville d’Angers, était présent au ministère de la Culture pour la remise du tableau – © Ville d’Angers
Un tableau conservé au musée des Beaux-Arts d’Angers a été restitué ce mardi 18 avril 2023, par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, aux ayants droit d’Ernst et Agathe Saulmann, en présence de Nicolas Dufetel, adjoint à la culture et au patrimoine de la ville d’Angers et de Anne Esnault, directrice des musées d’Angers.
Ce tableau a été déposé par le musée du Louvre au musée des Beaux-Arts d’Angers en 1969 et faisait partie des biens dits Musées nationaux Récupération (MNR), désignant les œuvres sélectionnées parmi celles retrouvées en Allemagne à la fin de la Seconde guerre mondiale, rapportées en France et non restituées.
Des recherches ont permis d’établir que le tableau avait appartenu aux collectionneurs Ernst et Agathe Saulmann, installés à Eningen, contraints de fuir l’Allemagne nazie en 1935 en raison des persécutions antisémites en laissant une grande partie de leurs biens et en étant obligés d’en vendre d’autres. Emigrés en Italie puis en France, ils passèrent la guerre dans des conditions difficiles. Le tableau, passé par la France pendant l’Occupation et trouvé en Allemagne dans la collection de Hermann Goering, fut rapatrié en France à la Libération, sans que leur propriétaire soit identifié et affecté au Louvre comme œuvre MNR en 1949.
« La restitution du Siège de Carthage le jour de Yom HaShoah, Jour mémorial pour les victimes de la Shoah, est plus qu’un symbole, souligne Nicolas Dudetel. C’est la justice. On ne verra plus au musée des Beaux-Arts d’Angers ce superbe tableau, rendu aux ayant droit d’Ernst et Agathe Saulmann, qui avaient fui l’Allemagne et les nazis en 1935 en raison des persécutions dont ils étaient victimes en tant que juifs, et dont la collection a été spoliée et dispersée. Je tiens à saluer avec force l’ensemble des historiens, des historiens de l’art, des équipes des Musées d’Angers et du Ministère de la Culture pour leur travail en commun. C’est la première restitution angevine. La ville d’Angers continuera à travailler avec conviction pour restituer les œuvres spoliées. »
