Réchauffement climatique : « Le nombre de jours dépassant les 35°C pourrait être multiplié par quatre d’ici 2050 »
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Réchauffement climatique : « Le nombre de jours dépassant les 35°C pourrait être multiplié par quatre d’ici 2050 »

Dans son dernier rapport, le Giec des Pays de la Loire alerte sur les conséquences du réchauffement climatique, avec une augmentation des inondations, des feux de forêt et des submersions marines.

Les incendies pourraient se multiplier dans les années à venir – © Adobe Stock

Les épisodes caniculaires que la France a connu ces dernières semaines ont remis sur le devant de la scène les conséquences du réchauffement climatique dans nos régions. Sans changement majeur, la température moyenne annuelle en France pourrait avoir augmenté de 2,5°C en 2050 et même de 4°C d’ici à 2100.

« Ce réchauffement entraînera une augmentation marquée des journées chaudes et des vagues de chaleur, qui deviendront plus fréquentes, plus longues et plus intenses. En l’absence de mesures ambitieuses pour réduire les émissions, le nombre de jours dépassant les 35°C pourrait être multiplié par quatre d’ici 2050. Quant aux vagues de chaleur, leur durée annuelle pourrait atteindre une trentaine de jours à cet horizon, soit l’équivalent de la canicule de 2022 reproduite chaque année sur le territoire », rappelle le Giec des Pays de la Loire dans son dernier rapport.

« Il devient crucial de mettre en place des politiques d’aménagement et d’adaptation »

Les habitants des grandes agglomérations de la région, comme Nantes ou Angers, seront particulièrement impactés par l’augmentation des températures. « Au regard des projections climatiques et de la forte densité urbaine de la région, il devient donc crucial de mettre en place des politiques d’aménagement et d’adaptation pour limiter ce phénomène thermique et renforcer la résilience des zones urbanisées. Pour les populations les plus vulnérables, telles que les occupants de « passoires thermiques », les travailleurs en extérieur, les scolaires ou les personnes âgées, ces enjeux revêtent une dimension sanitaire et sociale prioritaire, qui nécessite une approche multidimensionnelle et intégrée de l’aménagement urbain », estime le Giec.

Selon des travaux menés par l’AURAN (Agence d’Urbanisme de la Région Nantaise), l’amplitude des températures de surface peut atteindre jusqu’à 14°C entre les zones les plus chaudes et les plus fraîches. Dans les villes, la végétalisation, la désimperméabilisation et la création d’îlots de fraîcheur apparaissent de plus en plus nécessaires.

La région des Pays de la Loire fait partie des territoires français les plus exposés aux inondations

Le réchauffement climatique entraîne des hivers plus humides, marqués par des pluies intenses et des périodes sèches, plus longues, ponctuées de sécheresses durables, rappelle le Giec des Pays de la Loire. Par ailleurs, la région est l’une des plus exposées aux inondations. Cela s’explique par la présence de la Loire, de ses affluents, de nombreux petits cours d’eau et de sa façade maritime avec l’océan Atlantique.

« Certaines zones apparaissent comme particulièrement sensibles en raison de la concentration des enjeux humains, économiques ou environnementaux. C’est notamment le cas des agglomérations d’Angers et de Saumur, situées dans les vallées de l’Authion et de la Maine », indique le Giec.

Le littoral ligérien exposé aux submersions marines

En lien avec l’élévation du niveau de la mer, les submersions marines concerneraient davantage le littoral avec le réchauffement climatique. En Pays de la Loire, les dommages sont estimés à 25 millions d’euros par an. « Ces montants devraient encore augmenter sous l’effet du dérèglement climatique. D’ici 2050, les dommages annuels moyens pourraient croître de plus de 150 % », ajoute le Giec des Pays de la Loire.

Des constructions fragilisées

L’alternance entre période de sécheresse et de fortes pluies entraine un phénomène de retrait-gonflement des sols argileux. « Avec les inondations, il constitue en Pays de la Loire l’un des principaux risques climatiques, auquel près de 2,4 millions d’habitants sont exposés », précise le Giec dans son rapport. Les maisons individuelles sont particulièrement vulnérables à ce phénomène qui fragilise les fondations des habitations.

Davantage de feux de forêt

Il y a quelques jours, le préfet de Maine-et-Loire soulignait que le département était un « nouveau territoire de feu ». Un constat partagé par le Giec des Pays de la Loire. « Sous l’effet des changements climatiques, le risque de départ de feux de végétation tend à s’accentuer, à la fois par l’augmentation des périodes de sécheresse et par la multiplication des conditions favorables à la propagation des flammes. Dans les années à venir, le risque d’incendie devrait s’intensifier sous l’effet des sécheresse. À l’horizon 2050, dans un scénario d’émissions élevées, le risque de feux de forêt pourrait ainsi doubler dans la région ».

Par Sylvain Réault.

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