Le nouveau premier secrétaire fédéral PS du Maine-et-Loire jette l’éponge
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Le nouveau premier secrétaire fédéral PS du Maine-et-Loire jette l’éponge

Parti Socialiste

Seulement six mois après avoir remplacé Grégory Blanc qui avait quitté son poste, Jean-Louis Belliard, premier secrétaire fédéral PS du Maine-et-Loire, a annoncé sa démission.

Dans une lettre, Jean-Louis Belliard explique les raisons qui l’ont poussé à quitter ses fonctions au Parti socialiste.

« Cher-e Camarade,

Engagé depuis 1995 dans la vie politique, j’ai toujours été animé par la seule volonté de servir nos concitoyens. C’est cette même volonté de participer à la construction d’un futur désirable pour les femmes et les hommes de notre pays qui m’a conduit à rejoindre le Parti Socialiste. C’est toujours avec ce désir de servir que j’ai accepté d’assumer en décembre dernier la responsabilité de Premier Secrétaire Fédéral.

170 jours après ma prise de fonction, force est de constater que ma vision d’un parti, ancré dans la société et au service de la société, n’est pas partagée par tous les socialistes. Décomposition de la gauche, montée de l’extrême droite, perte de confiance des électeurs…., depuis déjà plusieurs années, les crises politiques que nous traversons auraient dû être pour nous un « électrochoc ». Nous aurions dû nous recentrer sur l’intérêt collectif, à la fois dans notre formation politique, mais aussi et avant tout sur l’intérêt des habitants du Maine-et-Loire. Au lieu de cela, les plans de carrière des uns et des autres sont venus accaparer nos débats. La nécessité même de rassemblement des socialistes a été parfois occultée.

Quant au rassemblement de la gauche dans toutes ses composantes, condition sine qua none de nos futures victoires, certains socialistes semblent y avoir définitivement renoncé. Dans ma propre équipe fédérale, des voix se sont élevées pour remettre en cause mon action, notamment concernant la désignation sur la 2ème circonscription. Je tiens ici à rappeler que la désignation des candidats aux législatives relève de la responsabilité des instances nationales et je réaffirme haut et fort, que j’ai agi en application des consignes reçues. Il est vrai que je ne me suis pas opposé à ces consignes, il n’est pas dans ma nature d’être frondeur…

Compte tenu du risque de voir basculer la deuxième circonscription aux mains d’une droite extrême, le mercredi 17 mai, en responsabilité, j’ai proposé aux militants réunis en AG, de se départir de leur ressentiment à l’égard de Stella Dupont et d’avoir le courage de ne pas présenter de candidat face à elle. J’ai proposé que nous renoncions à un combat dont nous ne sommes pas en mesure de sortir par le haut. Je me suis heurté à un parti recroquevillé, tétanisé par la colère, ne parvenant pas à placer l’intérêt des Français avant les intérêts d’appareil.

C’est précisément ce genre de choix qui a précipité les formations politiques dans l’état où elles sont. Je déplore en outre, que nos débats n’aient pas été davantage marqués lors de cette AG, du sceau de l’écoute et de la bienveillance. Le bureau fédéral qui a suivi n’a pas été de meilleure tenue, et, au mépris des règles les plus élémentaires de courtoisie, j’ai fait l’objet d’attaques personnelles. Au bout du compte, des manœuvres en sous main ont conduit à la candidature d’une camarade, secrétaire nationale, qui s’est autoproclamée candidate du Parti Socialiste. C’est inacceptable !

Je refuse que les choses aillent plus loin ! Je ne serai pas le Premier Fédéral qui offrira un poste de député à un représentant de « sens commun ». Je n’accepterai pas non plus que les invectives supplantent les débats. Je tire aujourd’hui toutes les conclusions et je démissionne de mon poste de Premier Secrétaire Fédéral. Je prendrai le temps du recul afin de déterminer dans les prochaines semaines, le sens que je donnerai désormais à mon engagement politique.

Cordialement,

Jean-Louis Belliard »