L’Université d’Angers a récemment voté un budget déficitaire de 6,3 millions d’euros. Cette situation financière qui résulte en partie d’un sous-financement chronique inquiète personnels et direction.

L’Université d’Angers comptait 27 491 étudiants cette année – © Archives – Université d’Angers
Le jeudi 12 juin dernier, ils étaient plusieurs dizaines de membres du personnel à être rassemblés sous les fenêtres de la présidence afin de dénoncer les suppressions de postes à venir. Dans le même temps, le conseil d’administration votait un budget rectificatif avec un déficit qui s’élève 6,3 millions d’euros. Le budget initial, voté en décembre 2024, prévoyait un déficit de 9,7 millions d’euros.
« En dépit de résultats académiques solides, d’un positionnement reconnu dans plusieurs classements nationaux et internationaux et d’un ancrage territorial affirmé, la situation financière de l’Université d’Angers connait une dégradation progressive qui met en péril ses capacités d’action et ses résultats jusque-là exemplaires », écrit l’établissement quelques jours après ce vote.
Depuis de nombreuses années, l’Université d’Angers a une dotation financière de la part de l’État nettement inférieure à celle des universités de taille et de structure comparables. Pour un étudiant, l’Université angevine reçoit une subvention de 5 385 €. Ce chiffre s’élève à 6 095 € à Nantes, 7 195 € au Mans et même 7 677 € à Besançon.
« Comparée à des établissements aux caractéristiques similaires, cette sous-dotation représente un différentiel de l’ordre de 32 millions d’euros par an », poursuit l’établissement. Du côté des économies, l’Université prévoit que les enseignants-chercheurs partants à la retraite pendant les trois prochaines années seront remplacés par des contractuels, avec une rémunération plus faible.
« En parallèle, tous les autres leviers à la main de l’établissement sont activés : adaptation de l’offre de formation, optimisation des ressources propres, réduction a minima des budgets d’investissement, avec le risque d’une dette technique qui s’accumule et invite à un soutien financier externe complémentaire. À titre d’exemple, ce sont 2 euros qui sont investis chaque année par m² de bâtimentaire, quand il en faudrait 15 pour assurer l’entretien courant. Plus largement, c’est toute la commande publique passée par l’établissement qui a fortement diminué, avec des impacts économiques directs et indirects évidents sur les entreprises du territoire », ajoute l’Université d’Angers.
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