Ce mardi matin, les salariés du groupe SavoirsPlus, dont dépend le magasin Sadel et la librairie Contact, menacés de fermeture, étaient en grève. Ils demandent « davantage de transparence financière ».

Les salariés étaient en grève ce mardi matin – © Angers.Villactu.fr
Une soixantaine de soutiens et salariés de SavoirsPlus étaient présents ce mardi matin devant le siège de la SCOP (Société coopérative et participative) à Brissac-Loire-Aubance, au sud d’Angers. Au même moment devait se tenir un CSE (Comité social et économique) où la question d’une expertise comptable indépendante, réclamée par une partie des salariés, aurait une nouvelle fois été mise sur la table.
« J’ai décidé de reporter le CSE pour des raisons de sécurité. C’est un site où il y a un important flux de camions. Cela pouvait être dangereux avec la mobilisation », justifie Patrice Bouyssou, directeur général de SavoirsPlus.
« Cet argument n’est pas entendable. Nous l’avons appris seulement hier soir. Nous avons envoyé un courrier à l’inspection du travail pour délit d’entrave. La direction tente aujourd’hui de casser la grève », estime Thierry Léger, commercial et délégué Force Ouvrière (FO).
Un nouveau CSE devrait se tenir le mardi 3 juin prochain, avec au programme cette expertise comptable indépendante. « Le CSE s’est déjà exprimé à ce sujet et a voté contre, rappelle Patrice Bouyssou. En tant que SCOP, nous sommes transparents sur les chiffres. Nous n’avons rien à cacher. Cette expertise coûte 40 000 euros et il s’agit de l’argent des salariés ».
Un argument que ne veut pas entendre Thierry Léger : « Pour organiser des séminaires à 70 000 euros, il n’y a pas de problème. Lorsqu’il y a un tel conflit, une expertise est nécessaire. S’il y a un refus, c’est qu’il y a peut-être des choses à cacher. »
Pour Xavier Sourice, trésorier à l’Afasadel, association des anciens fondateurs, « les valeurs ne sont plus les mêmes. C’est un mode de fonctionnement dans lequel on ne se reconnaît plus. On ne dirait pas qu’il s’agit d’une SCOP, mais d’une entreprise normale dont le seul but est de faire de la finance ».
Quel avenir pour les salariés ?
Depuis le mois de mars et l’annonce par la Scop SavoirsPlus de la possible fermeture de la librairie Contact (15 emplois), des magasins Sadel d’Angers (17 emplois), d’Orvault (8 emplois), et du site logistique de Loriol dans la Drôme (13 emplois), les salariés sont particulièrement inquiets pour leur avenir.
Des repreneurs sont espérés pour les deux magasins d’Angers. Si au mois de septembre aucun repreneur n’est trouvé, un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) sera alors mis en place, avec 53 emplois menacés. « J’ai des discussions avec de potentiels repreneurs pour la librairie Contact afin de conserver le concept et les emplois », annonce Patrice Bouyssou. L’avenir serait plus sombre pour le magasin Sadel de la rue Vaucanson.
Par Sylvain Réault.
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