Les élus écologistes veulent une prison plus petite près d’Angers
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Les élus écologistes veulent une prison plus petite près d’Angers

Le groupe d’opposition Angers écologique et solidaire demande à ce que la nouvelle prison qui doit être construite à Loire-Authion soit plus petite et voit le jour du côté de Trélazé.

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La nouvelle prison d’Angers doit ouvrir en 2027 – © Fotolia

Le projet de futur centre pénitentiaire avance petit à petit. Les maires de l’agglomération angevine sont parvenus à se mettre d’accord pour une implantation à Loire-Authion. C’est dans cette commune qu’un site de 30 hectares a été retenu par l’Agence publique pour l’immobilier de la justice (APIJ) pour y construire un nouveau centre pénitentiaire de 850 places.

« Pour les élus du groupe Angers écologique et solidaire, l’utilité publique de cette nouvelle prison doit et peut être conciliée avec l’intérêt communautaire et l’intérêt des personnels pénitentiaires, en privilégiant une prison de 550 places, loin de l’extrême-droite. En l’état, le compte n’y est pas », estiment-ils dans un communiqué.

« Les élus d’Angers Loire Métropole sont appelés à se prononcer jeudi 14 mars sur un deuxième projet de déclaration d’utilité publique, après le retrait de la première version à l’automne 2023, largement critiquée en raison de la taille du projet, du choix du site d’implantation, et de l’absence de garanties en termes d’accès, de compensations environnementales, de logements et d’équipements. Si cette nouvelle mouture apporte des éléments à certaines demandes, elle ne répond toutefois toujours pas à l’intérêt des personnels pénitentiaires, ni à l’intérêt communautaire », soulignent les élus d’opposition.

« Une taille inhumaine »

« Sur les futures conditions de travail et d’accueil, la taille inhumaine d’une telle prison (850 places) n’est souhaitable ni pour les détenus, ni pour les surveillants. Les représentants des surveillants de prison ne semblent pas entendus. Outre les difficultés de gestion au quotidien, l’objectif d’accompagnement et de réinsertion ne peut être correctement atteint que dans une structure à taille humaine, et pas dans une “usine pénitentiaire” Sur l’intérêt communautaire, au-delà des impacts écologiques négatifs (36 ha de terres agricoles et naturelles détruites dont 19 ha de zones humides, 5 ha d’espaces boisés classés, 1000m de haies), la collectivité n’a pas fait le travail d’identification exhaustive du meilleur site possible sur son territoire afin d’être en capacité de choisir le site le plus cohérent avec le projet de territoire et a fortiori le moins déstabilisant pour Angers Loire Métropole. D’autres sites possibles n’ont pas été étudiés, et nous ne pouvons attester que le site choisi répond au mieux à l’intérêt d’ALM », poursuit le groupe Angers écologique et solidaire.

Une prison plutôt à Trélazé

Les élus regrettent également « le choix de retenir le foncier appartenant pour 45 % (13 ha) à la famille Levavasseur, connue sur le territoire pour son important soutien financier au groupuscule d’extrême-droite l’Alvarium, comme la presse a pu le documenter. Une opération publique d’intérêt national de cette ampleur ne doit pas permettre l’enrichissement de l’extrême-droite sur notre territoire ni favoriser sa “normalisation”. La proposition la plus raisonnable et la plus cohérente avec à la fois le projet de territoire et la nécessité d’une nouvelle prison est une prison de 550 places sur Trélazé, ce qui correspond à la demande du personnel pénitentiaire. Si la prison est d’utilité publique, le site d’implantation actuelle semble plus relever d’une dangerosité politique et publique ».