Le personnel soignant interpelle le préfet de Maine-et-Loire sur le manque de moyens
Santé

Le personnel soignant interpelle le préfet de Maine-et-Loire sur le manque de moyens

Près d’une centaine de professionnels de la santé se sont réunis jeudi 16 novembre devant les portes de la préfecture de Maine-et-Loire pour alerter sur les manques de moyens alloués au secteur.

Jeudi 16 novembre en fin de matinée, près d’une centaine de personnes se sont réunies devant la préfecture de Maine-et-Loire. – © Angers.Villactu.fr

Jeudi 16 novembre, près d’une centaine de professionnels du secteur de la santé se sont rassemblés devant la préfecture de Maine-et-Loire, en réponse à l’appel national et départemental de l’intersyndicale CGT, FO et Sud Santé Sociaux.

L’objectif de cette mobilisation était d’interpeller la préfecture sur le manque de moyens des services hospitaliers et la dégradation des conditions de travail dans le secteur.

« Il y a eu les quatorzième et quinzième 49.3 sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale qui comprend le budget des hôpitaux. Il est largement en dessous des besoins hospitaliers. Ce qui se traduira une nouvelle fois par des fermetures de lits, des dérogations aux règles du temps de travail, des rappels sur repos, des arrêts maladies et des congés maternités qui ne sont pas remplacés…», explique Benjamin Delrue, infirmier et secrétaire syndicat FO du CHU d’Angers.

Les manifestants ont également critiqué l’augmentation des salaires résultant de la revalorisation en juillet du point d’indice pour les fonctionnaires, soit une hausse de 1,5 % : « Nos directions peinent à recruter, mais il faut dire que les grilles salariales sont de plus en plus réduites et on peut laisser un collègue administratif payé au SMIC pendant plus de dix ans. On n’économise rien à fonctionner comme ça », déplore Céline Maroleau, infirmière en psychiatrie et secrétaire de la CGT du CESAME.

Au cœur des revendications se trouve également la préoccupation quant aux « manques de moyens et de personnels qui continuent de dégrader les conditions de travail, compromettant la qualité des soins dispensés« .

« On veut des meilleurs financements pour les hôpitaux afin de pouvoir travailler à la hauteur des besoins de la population. En psychiatrie, depuis 2018 au CESAME, nous avons fermé 82 lits. Actuellement on tourne à plus de 100 % d’occupation, ça veut dire qu’il y a des personnes qui attendent chez elles avec une situation d’urgence psychiatrique », poursuit Céline Maroleau.

« Un système de santé à l’américaine »

Pour Benjamin Delrue, le manque d’action du gouvernement montre une « volonté d’en finir avec le service hospitalier tel qu’on le connaît et la sécurité sociale ».

Même constat pour la secrétaire de la CGT du CESAME : « Ce qu’il risque de se passer c’est une tendance à calquer le système des Etats-Unis, la libéralisation des soins et l’embolisation des urgences par des personnes qui n’ont pas de médecins traitants ».

En fin de matinée, deux représentants de chaque syndicat ont été reçu par une délégation du préfet, « histoire de leur rappeler qu’on les aura prévenus. Nous aurons alerté l’ARS, le gouvernement et nos élus », conclut Céline Maroleau.

Par Eline Vion.