Le mécénat d’entreprise au cœur des débats au conseil municipal
Culture, Politique

Le mécénat d’entreprise au cœur des débats au conseil municipal

Les élus de la Ville d’Angers étaient réunis ce lundi 29 septembre pour un nouveau conseil municipal au cours duquel il a été question du mécénat d’entreprise dans le cadre de la culture.

Des entreprises ont apporté un soutien financier aux théâtres municipaux d’Angers- © Archives Angers.Villactu.fr

Vendredi dernier, en amont du conseil municipal, le maire d’Angers, Christophe Béchu, se félicitait d’avoir « franchi la barre du million d’euros grâce au mécénat d’entreprise ces dix dernières années ». Pour attirer les entreprises et leur donner envie de s’investir dans des projets municipaux, un poste a même été créé en 2022 au sein d’Aldev, l’agence de développement économique de l’agglomération angevine.

Ce lundi soir, lors du dernier conseil municipal, il était question d’une campagne de mécénat organisé auprès d’entreprises en faveur des Théâtres municipaux d’Angers, ayant permis de récolter 122 710 euros pour la saison 2025-2026.

La minorité s’abstient

« Nous regrettons qu’un service public culturel de la qualité de celui d’Angers dépende de plus en plus de financements privés. La culture doit rester avant tout un bien commun, financé essentiellement par la puissance publique », a estimé Rachel Capron, élue d’opposition (Demain Angers). La minorité s’est toutefois réjouie « que des entreprises locales s’engagent pour soutenir les acteurs culturels de notre ville ». Les élus de l’opposition ont ainsi décidé de ne pas voter contre, mais de s’abstenir.

Une charte d’éthique « plus contraignante »

Ils réclament une charte d’éthique « plus contraignante » que celle qui encadre aujourd’hui le mécénat. « Celle que vous proposez aujourd’hui est, selon nous, trop ouverte et trop faible pour constituer une véritable protection. Nous avions proposé une version plus encadrante, qui aurait pu être un véritable garde-fou. Elle n’a pas été retenue. Or, vous le savez, la France est aujourd’hui confrontée à une offensive idéologique sans précédent. Certains entrepreneurs utilisent leur fortune pour tenter d’imposer une vision réactionnaire de la société, y compris à travers la culture », a poursuivi Rachel Capron, faisant notamment référence à Pierre-Édouard Stérin, un entrepreneur français qui utilise une partie de son argent pour son projet politique Périclès (acronyme pour Patriotes / Enracinés / Résistants / Identitaires / Chrétiens / Libéraux / Européens / Souverainistes NDLR), visant à faire gagner la droite et l’extrême droite.

« Nous vous avons proposé une charte, vous ne l’avez pas votée. Nous proposons d’accepter 122 710 euros de dons pour soutenir la programmation culturelle sans aucune contrepartie. […] Ce soir, vous jetez l’opprobre sur ceux qui décident de donner un coup de main. Ce n’est tellement pas à la hauteur », a regretté Christophe Béchu.

Par Sylvain Réault.

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