La Ville et l’agglomération voient leurs factures d’énergie exploser
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La Ville et l’agglomération voient leurs factures d’énergie exploser

La flambée du prix de l’énergie, constatée depuis la reprise de l’économie mondiale en 2021 et accentuée par la guerre en Ukraine a un impact non négligeable sur les collectivités.

piscine

L’eau des piscines est moins chauffée pour faire des économies.

Pour Angers et sa communauté urbaine, Angers Loire Métropole, la hausse des factures d’énergie est conséquente. Entre 2021 et 2023, elle va passer de 5,9 millions à 13,5 millions d’euros, soit une augmentation de 128 % sur deux ans.

« Face à cette situation, Angers et Angers Loire Métropole amplifient leurs efforts de sobriété pour préserver une trajectoire budgétaire responsable et maintenir la qualité des services publics proposés aux usagers du territoire. De nouvelles annonces viennent étoffer une palette d’actions déjà engagées depuis des mois », annonce la collectivité.

« Parmi les actions structurelles prévues dans le cadre de notre stratégie de transition écologique, la ville d’Angers a adopté, lors du conseil municipal du mois de juillet dernier, un Plan Energie Bâtiments qui vise à réduire de 40 %, à l’horizon 2030, la consommation d’énergie des 450 bâtiments publics propriété de la ville ou de la communauté urbaine. A cette échéance, 32 % de l’énergie consommée devra également être renouvelable », rappelle Jean-Marc verchère, maire d’Angers et président d’Angers Loire Métropole.

Baisse du chauffage

Les consignes de chauffage de tous les équipements publics ont été revues à la baisse. A compter du 1er novembre, les écoles et les bureaux devront désormais régler le thermostat à 19° en hiver. « Cette diminution de la température de chauffage de 1° devrait permettre à la collectivité de réaliser 6 à 7 % d’économie d’énergie », souligne Jacques-Olivier Martin, adjoint en charge des bâtiments et de la voirie. L’été prochain, la climatisation, là où elle est présente, ne devra être déclenchée qu’à partir de 26 °C.

Les piscines, quant à elles, sont chauffées majoritairement par les réseaux de chauffage urbain. La chaleur produite est issue majoritairement du bois (entre 60 % et 85 % selon les réseaux) et complétée par du gaz naturel. Les piscines d’Angers sont donc moins impactées par l’évolution du prix du gaz. Pour autant, dès le mois d’avril dernier, la collectivité a diminué de 1 °C la température de l’eau des piscines ce qui lui a permis de baisser sa consommation d’énergie de 6 %.

Des économies espérées grâce au « territoire intelligent »

La stratégie de « territoire intelligent », initiée dès 2019 au travers d’un marché global de performance, « doit permettre, à terme, de générer 101,2 millions d’euros d’économies à l’échelle de l’agglomération ».

Ainsi, la collectivité espère réaliser 66 % d’économie d’énergie sur l’éclairage public d’ici à 2025, dans toute l’agglomération ; 20 % d’économie dans les bâtiments publics en électricité, gaz, ventilation… ; 30 % de réduction de consommation d’eau pour l’arrosage des parcs et jardins publics.

« Des travaux ont été engagés depuis plus de deux ans pour réduire la consommation énergétique des éclairages. Ainsi, 30 000 des 50 000 ampoules actuellement en service sur le territoire sont remplacées par des LED qui sont beaucoup plus vertueuses car peu énergivores et disposant d’une durée de vie plus longue », explique la ville d’Angers.

Des économies grâce au photovoltaïque

Situé dans la commune des Ponts-de-Cé, la centrale photovoltaïque de la Petite Vicomté est née de la reconversion d’un ancien site d’enfouissement de déchets d’environ 11 hectares. « Le site permet aujourd’hui de produire chaque année 11 000 MWh, soit l’équivalent des besoins en électricité (hors chauffage) d’environ 4 000 foyers », comme le rappelle Franck Poquin, vice-président de la Métropole en charge de l’énergie.

A Angers, l’IceParc dispose d’une installation photovoltaïque sur sa toiture de 1 300 m². Un dispositif qui permet de compenser une partie de l’énergie consommée par cet équipement. L’installation génère une production annuelle de 250 MWh, soit l’équivalent des besoins en électricité d’environ 90 foyers angevins. Enfin, la mise en service de panneaux photovoltaïques dans plusieurs écoles de la Ville d’Angers (Claude Monet, René Gasnier, Voltaire, Paul Valéry) permet également de produire de l’énergie : 150 MWh chaque année, soit l’équivalent des besoins en électricité d’environ 55 foyers angevins.

De nouvelles mesures annoncées

« Contenir la flambée des prix de l’énergie demeure une nécessité dans la durée. Pour y parvenir, la collectivité capitalise sur les actions déjà engagées et accélère sa prise d’initiative grâce à de nouvelles mesures », annonce-t-elle.

A compter du 1er octobre, l’éclairage des façades des sites patrimoniaux s’arrêtera à 23h au lieu de 1h. Les illuminations de Noël seront en service de 17h à 23h et non plus de 16h30 à minuit. La Ville veut également accélérer le programme de rénovation des bâtiments publics.

« D’autres pistes d’actions comme la réduction des publicités lumineuses sont en cours d’examen. L’ensemble des prestataires et partenaires de la ville ont également été invités à participer à cet effort de modération des consommations d’énergie », indique la municipalité.

« Chacun doit être acteur de cet effort de sobriété. Nous comptons ainsi sur la responsabilité des commerçants dans cette période et appelons les citoyens aux éco-gestes », conclut Jean-Marc Verchère.