La ville d’Angers veut lutter contre l’isolement
Société

La ville d’Angers veut lutter contre l’isolement

Ce mercredi 25 novembre, la ville d’Angers a présenté son plan de prévention et de lutte contre l’isolement qui entrera en vigueur à partir du 1er décembre prochain.

solitude - isolement

Adobe Stock

Si les deux confinements, qui n’ont fait que mettre en avant les problématiques liées à l’isolement, ont quelque peu accéléré le calendrier, la municipalité s’était engagée lors des précédentes élections à proposer un plan de lutte contre l’isolement. « Cette conviction qu’il faut lutter contre la solitude a été renforcée par les permanences sans rendez-vous que j’ai eu l’occasion de faire ces dernières années. Beaucoup d’angevins m’ont souvent exprimé la difficulté d’être seuls. Le confinement est venu braquer les projecteurs sur la souffrance ressentie par ceux qui étaient seuls dans un contexte où tous les lieux permettant d’avoir un minimum de sociabilité étaient fermés », explique le maire d’Angers.

Pendant le premier confinement, les 2 000 personnes recensées dans le cadre du plan canicule ont ainsi été contactées par du personnel du CCAS et des bénévoles. « Les retours que nous avons eus nous ont convaincus que nous devions mettre en place un plan de lutte contre l’isolement », ajoute Christophe Béchu.

A l’occasion du prochain conseil municipal qui aura lieu le 30 novembre, le plan de lutte contre l’isolement sera présenté aux élus pour une mise en application dès le 1er décembre.

« Nous sommes 152 000 habitants à Angers. Parmi eux, 30 000 sont concernés par l’isolement, avance Christophe Béchu. Cela peut toucher aussi bien les étudiants que les personnes plus âgées ».

Au total, 133 associations impliquées dans la prévention et la lutte contre l’isolement dans la ville ont été contactées pour présenter leur action habituelle en matière de lutte contre l’isolement, ainsi que leurs interventions adaptées à la crise sanitaire. Le recueil de leurs projets, auquel s’ajoutent les interventions des services publics, ont permis d’élaborer ce plan de lutte contre l’isolement.

Ce plan comprend dix premières actions, parmi lesquelles la mise en place d’un numéro unique de signalement des personnes en situation d’isolement. Ce numéro (02 41 05 40 00) est celui de la mairie d’Angers qui réorientera la personne en fonction de ses besoins et attentes. Une plateforme d’engagement des angevins auprès des personnes en situation d’isolement est accessible sur le site internet de la ville. « Cela permettra à ceux qui le souhaitent de donner un peu de leur temps. Ce n’est pas forcément s’engager pour un temps long. Par exemple, douze personnes se sont mobilisées pour la collecte de la Banque Alimentaire qui aura lieu ce week-end », détaille Christelle Lardeux-Coiffard, adjointe aux solidarités actives et présidente déléguée du CCAS.

En complément, ce plan prévoit la constitution d’une réserve de bénévoles angevins pour soutenir les actions de lutte contre l’isolement. Une permanence d’appel aux personnes en situation d’isolement coordonnée par le CCAS va également être créée « avec la présence de bénévoles et de professionnels ».

La ville va débloquer une enveloppe de 100 000 euros ouverte à toutes les associations angevines pour financer des projets de proximité. D’ici quelques jours, un guide unique des propositions portées par les associations angevines agissant dans le champ de l’isolement sera consultable sur internet et distribué dans différents lieux accueillant du public pouvant être concerné.

« Nous allons aussi lancer un parrainage « une école – un EHPAD » pour développer le lien intergénérationnel de proximité », poursuit Anne-Marie Potot, conseillère déléguée aux seniors et à la lutte contre l’isolement.

La culture ne sera pas oubliée avec des concerts et animations musicales au pied de bâtiments avec l’ONPL et des artistes angevins, mais également une opération de lecture par téléphone avec des acteurs de la culture locale.

Enfin, dès le mois prochain, une campagne de communication de proximité va être lancée en lien avec les commerçants, les bailleurs, les acteurs de quartiers (association d’anciens, maisons de quartier…) et professionnels de santé.