Après la proposition de l’UNPI 49 d’instaurer une contribution des locataires à la taxe foncière, La France insoumise a vivement réagi, dénonçant une mesure qui frapperait de plein fouet les ménages les plus fragiles.

LFI dénonce une « mesure injuste » après la proposition de l’UNPI sur la taxe foncière. – © Adobe Stock
Le débat autour de la taxe foncière se poursuit à Angers. Le 16 octobre, l’Union nationale des propriétaires immobiliers de Maine-et-Loire (UNPI 49) a relancé une proposition sensible : faire participer les locataires au financement de cet impôt local. Deux jours plus tard, la section locale de La France insoumise a publié un communiqué dénonçant une mesure jugée « injuste » et « socialement insoutenable ».
Une taxe en forte hausse depuis dix ans
Entre 2014 et 2024, la taxe foncière a augmenté en moyenne de 37,3 % en France. Selon Union nationale des propriétaires immobiliers, cette hausse est « 1,9 fois supérieure à l’inflation » sur la même période. Elle s’est accélérée à partir de 2019, avec une progression de 22,6 % en cinq ans. L’organisation explique cette évolution moins par une politique locale d’augmentation des taux que par la revalorisation légale des valeurs locatives, assiette de l’impôt, qui a été « presque trois fois plus forte entre 2019 et 2024 qu’entre 2014 et 2019 ».
À Angers, où le taux de taxe foncière est actuellement de 56,42 %, la pression fiscale reste élevée. La ville a longtemps détenu le record national avant d’être dépassée en 2023 par Grenoble (67,93 %).
Face à ce poids fiscal jugé « de plus en plus difficile à supporter » par les propriétaires, l’UNPI 49 plaide pour une participation des locataires. « Les locataires n’ont plus la taxe d’habitation à payer. Pour autant, ils profitent de tous les services municipaux, sans rien payer », déplore Patrice Vernier-Esnault, président de la section départementale. La vice-présidente Sophie Bottu évoque la possibilité d’intégrer cette contribution « dans les quittances de loyer ».
Pour l’organisation, une telle mesure permettrait de soulager les propriétaires, tout en évitant de décourager l’investissement locatif dans un contexte de pénurie de logements. « Le risque est de ne plus avoir de nouveaux investisseurs et donc d’augmenter la pénurie de logements », estime Patrice Vernier-Esnault.
LFI dénonce une mesure « socialement insoutenable »
La proposition a immédiatement suscité des réactions. Dans un communiqué publié le 18 octobre, la fédération départementale de La France insoumise (LFI) dénonce une idée « injuste » et « déconnectée de la réalité sociale ». Le mouvement met en avant la précarité économique qui touche de nombreux ménages angevins. Selon les chiffres cités dans le communiqué, « 33 540 personnes sont confrontées au chômage ou à des emplois précaires » dans le bassin d’Angers, soit 17,8 % des actifs. « Seuls 15 % des contrats proposés sont des CDI, contre 73 % d’intérim ou de CDD de moins d’un mois ».
LFI insiste aussi sur la situation des plus jeunes : 30 % des moins de 30 ans vivraient sous le seuil de pauvreté à Angers, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques. « Un jeune sur deux saute des repas, des centaines d’étudiants recourent à la banque alimentaire », souligne le communiqué, ajoutant que pour certains, « les 10, 20 ou 30 euros mensuels que l’UNPI 49 veut prendre aux locataires sont vitaux ».
Au-delà de la question fiscale, le mouvement pointe la responsabilité de l’exécutif national dans la situation du logement. LFI accuse le président Emmanuel Macron de n’avoir « tenu aucun des objectifs de construction de logements sociaux », contribuant selon elle à la hausse des loyers. Le parti propose en contrepartie de geler ces derniers afin de préserver le pouvoir d’achat des locataires.
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