La Fédération étudiante des associations de l’Anjou (Fé2A) vient de publier son indicateur annuel sur le coût de la vie étudiante à Angers, mettant en évidence une nouvelle progression des dépenses pour la rentrée 2025.

Les dépenses de rentrée des étudiants angevins ont augmenté de 3,68 %.- © Adobe Stock
À l’heure où les étudiants reprennent le chemin des universités, la Fédération étudiante des associations de l’Anjou (Fé2A) publie son Indicateur du coût de la rentrée 2025. Pour la onzième année consécutive, l’organisation dresse un constat préoccupant : vivre et étudier à Angers coûte de plus en plus cher.
Selon cette étude, un étudiant de 20 ans, non boursier et décohabitant, doit débourser 3 030,11 € à la rentrée 2025, soit une augmentation de 3,68 % par rapport à 2024. « La rentrée coûte encore plus cher. Dans un contexte d’inflation persistante, la précarité étudiante ne fait que s’aggraver », souligne Benjamin Gouache, premier vice-président de la Fé2A.
Le logement, premier poste de dépense
Le logement reste la principale source de difficultés, le loyer moyen d’un studio à Angers atteignant désormais 488 € par mois, soit une hausse de 3,5 % par rapport à 2024. Le rapport souligne que la ville « ne dispose que de 2 486 places en logement Crous pour environ 46 000 étudiants », soit moins de 6 % de la population étudiante. « Un étudiant en Crous paie en moyenne 380 € contre plus de 500 € dans le parc privé, ce qui représente un écart de 1 440 € sur une année universitaire », observe l’étude.
Cette tension immobilière place Angers au septième rang national des villes les plus touchées par la crise du logement étudiant. La Fé2A réclame le classement de la ville en « zone tendue », condition nécessaire pour encadrer les loyers et limiter la spéculation locative.
Manger à sa faim, un défi croissant
L’alimentation représente également une part croissante du budget, le panier type mensuel étant passé de 198,11 € en 2024 à 202,70 € cette année, soit une hausse de 2,32 %. « Une inflation discrète dans les chiffres, mais brutale dans les frigos », souligne le rapport.
Malgré le maintien du repas à 1 € pour les boursiers et la revalorisation des APL, la Fé2A estime ces dispositifs insuffisants. Selon les données de la fédération, un étudiant sur cinq déclare ne pas manger à sa faim. « Trop d’étudiants étudient le ventre vide, et trop souvent dans le silence », alerte l’organisation.
Un constat partagé par d’autres associations
Face à cette situation, la Fé2A formule une série de propositions, notamment l’augmentation du nombre de logements Crous, le gel des loyers dans les résidences universitaires, l’indexation des bourses sur l’inflation, un accès généralisé au repas à 1 € ou encore l’amélioration de la prise en charge de la santé mentale. « Une aide qui ne suit pas l’inflation est une aide qui recule », insiste la fédération.
Si la méthodologie diffère, l’Union nationale des étudiants de France (Unef) tire le même signal d’alarme. Dans son propre rapport, publié fin août, l’organisation soulignait déjà le poids du logement et de l’alimentation dans le budget des étudiants angevins. Les deux associations s’accordent sur un point : les dépenses étudiantes augmentent, mais le budget étudiant, lui, reste contraint.
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