Huit mois après leur ouverture, quel bilan pour les Halles ?
Commerce

Huit mois après leur ouverture, quel bilan pour les Halles ?

Signant un retour très attendu depuis la fermeture des halles alimentaires en 2003, les Halles Cœur de Maine fêtent leurs huit mois d’activités. Pour les commerçants, les premiers constats se dressent déjà, tandis que certaines critiques persistent.

Camille Fouchard, Thierry Leclerc et Pierre Cheminand ont dressé un premier bilan de leur activité au sein des Halles Cœur de Maine. – © Angers.Villactu.fr

Vingt ans après la fermeture des précédentes halles alimentaires, les Halles Cœur de Maine commencent à trouver leur place dans le paysage angevin, après des débuts périlleux sur fond de diverses polémiques.

Gérées par l’entreprise basque Biltoki, elles accueillent au total dix-huit commerçants sur une surface de vente d’environ 1 000 m², où se côtoient fromagers, boulangers, primeurs et traiteurs.

Huit mois après l’ouverture, les commerçants des Halles Cœur de Maine dressent un premier bilan positif, malgré un accueil des angevins en demi-teinte.

« Les angevins sont au rendez-vous »

Si la foule était bel et bien présente à l’inauguration des halles le vendredi 16 juin 2023, rien n’était moins sûr quant au succès des halles à Angers sur le long terme. À quelques mois du premier anniversaire de l’ouverture, les commerçants sont satisfaits de la fréquentation du lieu.

« Je suis content d’être là. Il a fallu un temps d’adaptation, car nous sommes habitués à faire les marchés, mais ça nous permet de nous sédentariser et de découvrir un nouvel environnement. Les deux s’équilibrent très bien », se réjouit Thierry Leclerc, à la tête de la fromagerie familiale « Thierry Fromage ».

Pierre Cheminand, de la boulangerie « la Marmite du Meunier », partage le même constat. « Nous avons eu beaucoup de monde à l’ouverture. La fréquentation va en grandissant au fil des semaines et nos objectifs sont atteints. À l’origine je devais être seul, finalement j’ai deux ouvriers et un apprenti avec moi », développe-t-il.

Pour Camille Fouchard de la pâtisserie « Artisan Passionné », « les angevins sont au rendez-vous. Il y en a qui viennent par curiosité, et d’autres qui viennent plus souvent et se fidélisent. Tous les jours on rencontre de nouvelles personnes ».

Des prix trop élevés ?

Si beaucoup d’angevins saluent le retour des halles, une partie d’entre eux estiment les prix trop élevés.

Parmi les angevins interrogés sur nos réseaux sociaux, Émilie décrit « un bel endroit, convivial avec une ambiance chaleureuse, et des produits de qualité », mais « qui sont excessivement chers. Pour un bol de pâtes bolognaises j’ai dépensé 17 euros ».

Un avis également partagé par François : « Certains prix sont élevés en effet, mais justifiés, car ce sont des produits hauts de gamme. D’autres prix le sont moins, notamment les fruits et légumes et certains traiteurs qui pratiquent des prix élevés ».

Du côté des commerçants, ces critiques ne sont pas forcément justifiées : « Ce que l’on dit sur les Halles, ce n’est pas tout à fait vrai. Nous sommes dans la moyenne basse. La baguette, nous la faisons à 1,15 €, or la moyenne angevine est à 1,30 €. Nous avons des prix d’appels que nous devons respecter. L’inflation tout le monde la ressent », indique Pierre Cheminand.

Pour Thierry Leclerc, c’est le même constat : « La clientèle a parfois du mal, car elle peut avoir tendance à comparer du haut de gamme avec du bas de gamme, et là c’est sûr que les prix diffèrent. Il y a une grande variété de fromages, on peut avoir du très cher comme de l’accessible. Je rencontre des personnes qui me disent qu’elles n’osaient pas venir de peur que ce soit trop cher, et qui finalement se rendent compte sur place que ce n’est pas excessif ».

« J’invite les angevins à venir voir par eux-mêmes que les prix ne sont pas différents du centre-ville, que c’est un a priori sur les halles », ajoute Maxime Mazé, coordinateur des Halles Cœur de Maine.

Maxime Mazé, coordinateur des Halles Cœur de Maine pour Biltoki, se montre satisfait des premiers mois d’ouverture. – © Angers.Villactu.fr

Rendez-vous en juin 2024

Pour Biltoki, ces nouvelles halles représentent bien un « pari réussi », comme l’explique Maxime Mazé : « Les Halles sont devenus un village dans la ville. La semaine on voit les habitués et une clientèle du centre-ville plus ‘bobo’. Les mercredis, ainsi que les week-ends, c’est très familial. Les soirs, on voit un peu plus étudiants qui viennent prendre un verre. C’est un microcosme très éclectique ».

La prochaine échéance est désormais fixée au samedi 15 juin, où de nombreuses animations seront prévues pour souffler leur première bougie. À cette occasion, il sera l’heure d’un premier bilan : « Ce n’est pas à huit mois d’ouverture que l’on peut faire un vrai constat. De nombreux angevins n’ont pas encore eu l’occasion de découvrir le lieu, je les mets au défi de venir », conclu le coordinateur des halles.

Par Eline Vion.