Grève du 2 octobre : près de 2 000 manifestants ont battu le pavé à Angers
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Grève du 2 octobre : près de 2 000 manifestants ont battu le pavé à Angers

Environ 2 000 personnes ont manifesté à Angers, mercredi 2 octobre, contre la politique budgétaire du gouvernement. Une mobilisation en recul par rapport à la précédente journée d’action, qui interroge les syndicats sur la stratégie à adopter pour maintenir la pression.

Entre 1 800 et 2 500 manifestants sont descendu dans les rues d’Angers, ce 2 octobre. – © Angers.Villactu.fr

Ce mercredi 2 octobre, environ 2 500 personnes, selon les syndicats, et 1 800 d’après les renseignements, ont défilé dans les rues d’Angers pour protester contre la politique budgétaire du gouvernement.

Derrière les banderoles, les revendications étaient multiples que ce soit du côté des manifestants et des syndicats, avec, parmi elles, l’augmentation des salaires, le retrait de tout plan d’austérité, la défense des services publics et de la sécurité sociale, ou encore l’abolition de la réforme des retraites.

Une mobilisation en recul

Deux semaines plus tôt, le 18 septembre, la mobilisation avait rassemblé près 5 300 d’après les autorités (8 000 selon les syndicats). Le contraste avec ce 2 octobre est significatif. Dans les autres villes du département, les cortèges ont également été modestes : 420 manifestants à Cholet, 200 à Saumur et 105 à Segré.

Pour le syndicat Force Ouvrière (FO), cette baisse s’expliquerait par la forme du mouvement. « Il y a eu une journée le 10 septembre, puis une le 18 et là le 2 octobre, rappelle Magali Lardeux, secrétaire générale de l’union départementale FO de Maine-et-Loire. Ce n’est pas une stratégie gagnante et aucun salarié ne va faire grève une journée et perdre entre 80 et 100 €, si c’est pour ne rien gagner derrière. En faisant ça, nous ne ferons pas bouger le rapport de force. »

La syndicaliste regrette une mobilisation en « saute-mouton », où les appels se succèdent sans continuité : « On se retrouve avec une situation similaire lors des mobilisations contre la réforme des retraites. Les gens se fatiguent et ne viennent plus. »

Le cortège s’est élancé sur le boulevard Foch, avant de rejoindre le boulevard du Roi René, la rue Toussaint, la place du Ralliement, la rue d’Alsace et de regagner la place Leclerc. – © Angers.Villactu.fr

De son côté, la CGT relativise : « Il y a une mobilisation en baisse de manière générale par rapport au 18 septembre, mais le ras-le-bol est toujours là, on le voit dans les entreprises comme Kuehne+Nagel, où 90 % des salariés de Verrières-en-Anjou sont en grève depuis 6 h ce matin, explique Gilles Mapelli, secrétaire général de l’union locale de la CGT d’Angers. Nous sommes toujours dans l’attente que le gouvernement agisse concrètement. La seule constante avec lui, c’est qu’il ne nous écoute pas. Mais nous on est là pour montrer notre mécontentement ».

« Maintenir la pression »

Dans le cortège angevin, certains manifestants exprimaient leur lassitude mais aussi leur détermination. Nicolas, metteur en scène, déjà présent lors de la manifestation du 18 septembre, dénonce « un ras-le-bol généralisé d’un État qui ne prend pas conscience des demandes de la population. Emmanuel Macron a beau changer de gouvernement, on voit bien que ce sont les mêmes marionnettes pour poursuivre sa politique qui mène la France droit dans le mur à force de sabrer les services publics. C’est important de se mobiliser à l’approche des élections municipales, puis des présidentielles. »

La manifestation s’est déroulée dans le calme. – © Angers.Villactu.fr

Un sentiment partagé par trois amis venus manifester ensemble : « L’idée est de maintenir la pression afin que les revendications soient entendues », estime Stanislas, ingénieur. « C’est important d’inscrire la mobilisation dans la durée. Il faut davantage de moyens pour les services publics, avec un changement de politique économique », ajoute Aurélien, chercheur en informatique. Tom, plus sceptique, doute d’une évolution du paysage politique : « Emmanuel Macron ne changera jamais radicalement de politique. Le gouvernement à venir sera plus ou moins le même. J’ai peur d’espoirs aujourd’hui. S’il y a un départ d’Emmanuel Macron ou une nouvelle dissolution, le Rassemblement national risque de l’emporter… »

Malgré les inquiétudes syndicales quant à l’essoufflement de la mobilisation, la perspective de nouvelles journées de grève et de manifestations reste ouverte, à l’échelle nationale comme locale. À Angers, les manifestants affirment vouloir continuer à faire entendre leurs revendications, même si le mouvement peine pour l’instant à trouver son second souffle.

Par Eline Vion et Sylvain Réault.

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