Grève du 18 septembre : une mobilisation en hausse à Angers avec plus de 5 000 manifestants
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Grève du 18 septembre : une mobilisation en hausse à Angers avec plus de 5 000 manifestants

Après le mouvement « Bloquons tout » qui avait rassemblé 2 700 personnes dans les rues d’Angers le 10 septembre dernier, c’était au tour des syndicats d’appeler à la mobilisation ce jeudi 18 septembre. Entre 5 300 selon la préfecture et 5 500 personnes selon les syndicats ont défilé dans les rues du centre-ville ce matin.

Entre 5 300 et 5 500 personnes étaient dans la rue ce jeudi 18 septembre à Angers – © Angers.Villactu.fr

Ils étaient 2 700 à Angers la semaine dernière pour le mouvement « Bloquons tout », né sur les réseaux sociaux. Ce jeudi 18 septembre, ce sont entre 5 300 et 5 500 personnes qui ont répondu à l’appel de l’intersyndicale (CFDT, CGT, CGT-FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU et Solidaires), avec la volonté de mettre la pression sur le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, qui doit composer un gouvernement et plancher sur le budget 2026.

« Ce sont toujours les travailleurs, les retraités, les jeunes et les précaires qui trinquent, ce n’est plus acceptable »

Pour Gilles Mapelli, secrétaire général de l’union locale de la CGT d’Angers, « ce qui creuse la dette, ce n’est pas les travailleurs, mais bien les baisses d’impôts des plus riches et les 211 milliards d’aides publiques accordées aux grandes entreprises. Ce que l’on souhaite, c’est une justice fiscale et sociale, avec une augmentation des salaires, un meilleur financement des services publics – notamment les hôpitaux – et l’abrogation de la réforme des retraites. Ce sont toujours les travailleurs, les retraités, les jeunes et les précaires qui trinquent, ce n’est plus acceptable ».

Les manifestants se sont rassemblés place Leclerc – © Angers.Villactu.fr

Secrétaire départemental de l’UNSA Maine-et-Loire, Luc Girodin estime de son côté que le changement de Premier ministre ne change rien. « Le gouvernement préfère protéger les riches plutôt que la majorité de sa population, qu’il matraque sans relâche. Ce que nous voulons, ce sont des actions et que l’on nous écoute ».

« Le nouveau Premier ministre continue à appliquer la même politique que ses prédécesseurs »

Même son de cloche du côté de la secrétaire générale de l’union départementale de Force Ouvrière. « Le nouveau Premier ministre continue à appliquer la même politique que ses prédécesseurs. Malgré son recul sur la suppression des deux jours fériés, la direction reste inchangée. On demande encore des efforts aux services publics et à la population française. Or, aucune économie ne devrait être faite sur le dos des Français. Il y a un ras-le-bol général face à cette situation, exacerbée par les exonérations patronales et les aides publiques aux entreprises qui délocalisent », estime Magali Lardeux.

En fin de matinée, la place Leclerc, lieu de rassemblement du jour, se remplit peu à peu. Marie, enseignante, est accompagnée de son fils Édouard, âgé de quatre ans. « Il y a de plus en plus de moyens pour les riches et pour faire la guerre, et de moins en moins pour la classe moyenne et précaire. Étant enseignante, je pensais que l’éducation était l’une des priorités du gouvernement. Ce n’est pas le cas », juge la mère de famille.

Marie, enseignante, est venue accompagnée de son fils – © Angers.Villactu.fr

De son côté, Quentin est venu avec des amis. Les raisons qui ont fait se déplacer cet assistant d’éducation dans un lycée public sont nombreuses. « Je suis surtout là pour l’environnement et la justice sociale. Il y a des ultra-riches qui ne paient pas proportionnellement autant d’impôts que des personnes avec des revenus bien plus modestes ». Dans son travail, le jeune homme constate un manque chronique de moyens : « Les bâtiments sont vieillissants, on manque aussi de matériels et de moyens humains. »

« Je suis lucide. Je sais que cette mobilisation ne va pas forcément faire bouger les choses. Le simple fait de se rassembler et de voir que nous ne sommes pas seuls, mais des milliers à penser et à constater les mêmes problèmes, est réconfortant », poursuit le manifestant.

Un peu plus loin, Macéo entre tout juste dans le monde du travail. À 20 ans, il voulait être présent aujourd’hui pour dénoncer « les inégalités sociales » et réclamer « des hausses de salaires ». « C’est important de faire entendre sa voix », justifie-t-il.

Les pancartes étaient de sortie pour cette nouvelle journée de mobilisation – © Angers.Villactu.fr

Jean et Marie, respectivement retraité et auto-entrepreneuse, avaient également décidé de descendre dans la rue ce jeudi. Pour Marie, 58 ans, il s’agissait de sa première manifestation depuis plus de 38 ans.

Ancien développeur informatique, Jean est venu par « solidarité ». « J’étais bien content d’avoir pu partir à la retraite à 62 ans. Il faut une abrogation de la réforme des retraites, voire avancer l’âge de départ ».

Dans la foule, on scande « Macron démission ». « Je ne pense pas que ce soit la solution, d’autant plus que les prochaines élections arrivent dans peu de temps », ajoute l’ancien informaticien qui craint une arrivée du Rassemblement national au pouvoir.

Les manifestants ont emprunté les grands boulevards – © Angers.Villactu.fr

Une manifestation relativement calme

Près de 300 forces de l’ordre étaient mobilisées dans le département – © Angers.Villactu.fr

Le cortège, partie à la mi-journée de la place Leclerc, s’est rapidement scindé en deux, avec un cortège composé de manifestants vêtus de noir et parfois équipés de masques et parapluies. Si les forces de l’ordre craignaient que la manifestation ne dérape, seuls deux moments de tensions sont à déplorer. Le premier, lorsque certains manifestants ont voulu poursuivre leur parcours sur les voies sur berges, au niveau de l’Université d’Angers, le second, à hauteur du Centre de congrès, après quelques jets de projectiles entraînant l’usage de gaz lacrymogènes. Les derniers manifestants se sont dispersés dans le calme, place du Ralliement, sous haute surveillance.

Par Eline Vion et Sylvain Réault.

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