Face à Deliveroo et Uber Eats, l’entreprise angevine les Frères Toque tire son épingle du jeu
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Face à Deliveroo et Uber Eats, l’entreprise angevine les Frères Toque tire son épingle du jeu

L’arrivée des deux mastodontes Deliveroo et Uber Eats dans la cité du Roi René n’aura pas freiné le développement des Frères Toque. Né à Angers, ce service de livraison de repas à domicile continue de se développer et vient de s’installer à Tours, quelques mois seulement après Le Mans.

Les Frères Toque - Crédit photo Matthieu Pétiard

Les Frères Toque – Crédit photo Matthieu Pétiard

En 2015, Louis Prézelin décide avec deux amis d’enfance de créer les Frères Toque, une entreprise angevine de livraison à domicile de repas provenant de restaurateurs. « Un des associés de l’époque avait remarqué que ce type de service était de plus en plus proposé aux Etats-Unis. Ils ont décidé de créer à Angers les Frères Toque en commençant eux-mêmes à livrer uniquement à vélo. En France, ce n’était pas du tout démocratisé. Il a fallu un certain temps pour convaincre les restaurateurs qui ne faisaient pas de livraison », explique Nicolas Dabin, responsable communication de l’entreprise.

En 2017, l’américain Uber Eats et le britannique Deliveroo font leur arrivée à Angers avec des dizaines de livreurs indépendants et une force de frappe incomparable. « Nous ne savions pas trop comment cette cohabitation allait se passer. Finalement, ça a plus démocratisé ce type de service. Petit à petit, c’est entrer dans les mœurs et cela a permis de mieux faire connaître Frères Toque », analyse Nicolas Dabin.

Six ans après sa création, les Frères Toque connaissent même un développement assez remarquable. La société angevine a lancé en 2019 une application en plus de son site internet et fait travailler au sein de ses bureaux installés place du Ralliement sept salariés.

Des salaires fixes

Contrairement à Uber Eats et Deliveroo, souvent pointés du doigt pour des conditions de travail dégradées, les Frères Toque veulent conserver leurs valeurs. Si les 120 livreurs sont aussi auto-entrepreneurs, ils ont, contrairement aux concurrents, un salaire fixe de base. Les coursiers s’inscrivent sur des plannings et sont rémunérés à l’heure et à la course. Même sans livraison, chaque livreur touche 7,50 euros de l’heure. « Selon les courses, ils peuvent bénéficier de primes allant de 2 à 4 euros par course. Notamment s’il y a des intempéries ou en fonction du jour travaillé afin de leur garantir des salaires plus justes. »

Chez Frères Toque, pas de livraison en voiture, à scooter ou à trottinette, chaque livraison s’effectue à vélo dans un périmètre de trois kilomètres autour du restaurant.

Des restaurants en exclusivité

Parmi leurs particularités les Frères Toque ont fait le choix de ne pas travailler avec des fast-foods. « Notre objectif est de travailler avec des restaurants de qualité, locaux et indépendants. On travaille avec quelques franchises soigneusement sélectionnées. La moitié des 80 restaurants présents sur notre plateforme à Angers sont en exclusivité », ajoute le responsable communication de l’entreprise.

Après Le Mans, Tours

En fin d’année dernière, l’entreprise a lancé son service de livraison de repas au Mans. Le 29 avril dernier, c’est dans la ville voisine de Tours que les Frères Toque ont décidé de s’installer. « Nous avons là-bas la même concurrence qu’à Angers. Nous nous lancions un peu dans l’inconnu et finalement nous sommes plutôt satisfaits. Après cinq ans de développement à Angers, c’était le moment de s’exporter sur d’autres villes. Nous avons été très bien accueillis par les restaurateurs qui attendaient un service de livraison de qualité. Certains ne souhaitent pas associer leur image à Uber ou Deliveroo », raconte Nicolas Dabin.

Dans les années à venir, la startup angevine ne se fixe pas de limite et entend poursuivre son développement, notamment dans l’Ouest de la France.