Entre 950 et 1 100 personnes ont manifesté à Angers « contre l’austérité et pour une hausse des salaires »
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Entre 950 et 1 100 personnes ont manifesté à Angers « contre l’austérité et pour une hausse des salaires »

Ce vendredi 13 octobre, entre 950 (préfecture) et 1 100 personnes (syndicats) ont manifesté à Angers « contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes ». Il s’agissait de la première mobilisation intersyndicale depuis les nombreuses manifestations contre la réforme des retraites.

Cortège Roi René - Manifestation austérité

Entre 950 et 1 100 personnes ont manifesté ce vendredi 13 octobre à Angers – © Angers.Villactu.fr

Les syndicats se mobilisent aujourd’hui un peu partout en France à l’appel de la Confédération européenne des syndicats qui avait mis en place une journée d’action contre les politiques d’austérité. Dans le département, quatre manifestations étaient prévues, dont une à Angers, qui a rassemblé entre 950 et 1 100 personnes.

L’intersyndicale, réunie pour la première fois depuis les manifestations contre la réforme des retraites, entend lutter contre l’austérité, réclamer des hausses de salaire et l’égalité femme-homme.

« Les salariés et les agents de la fonction publique ont de fortes attentes sur les questions de rémunération et d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Il faut que nous ayons des rémunérations en cohérence avec la période d’inflation que l’on connaît », estime Antoine Lelarge, secrétaire départementale de la CFDT.

Pour Xavier Dupeyroux, à la tête de la CGT de Maine-et-Loire, « notre objectif est de faire pression sur le patronat et le gouvernement pour une augmentation significative des salaires et des grilles salariales qui descendent parfois en dessous le SMIC ».

Cortège Foch - Manifestation austérité

Les jeunes étaient en tête du cortège – © Angers.Villactu.fr

« Les politiques menées actuellement sont toujours au détriment des personnes qui sont dans le besoin et des travailleurs qui n’y arrivent plus avec l’inflation et l’absence de hausse des salaires, souligne Tifenn Leprince, secrétaire départementale de l’Unsa Éducation. Malgré le refus du gouvernement d’écouter nos revendications lors de la réforme des retraites, l’intersyndicale ne se démobilise pas ».

Sur la place du Ralliement, Roland, retraité, était présent notamment « pour ses enfants en difficulté ». « La réforme des retraites est encore présente dans la tête de nombreuses personnes. C’est un exemple de la politique d’Emmanuel Macron. Il y a des surprofits d’un côté et de l’autre on tape sur les anciens et les travailleurs. Cette situation pose des questions sur le fonctionnement de notre démocratie. Même si les gens sont contre, si nos représentants décident d’une réforme, nous sommes coincés, notamment avec l’utilisation récurrente du 49.3 ».

Des jeunes étaient également présents, comme Maxence, inquiète pour son avenir : « Il y aura prochainement la réforme « France Travail » de Pôle emploi qui va augmenter la précarisation des travailleurs. Elle va par conséquent particulièrement affecter les jeunes qui sont souvent en contrat précaire. On attend tout simplement de vrais contrats avec de bonnes conditions de travail. »

A 19 ans, Benjamin, délégué au bureau national de l’Unef, n’oublie pas non plus la réforme des retraites. « Il faut continuer de militer contre cette réforme qui vient précariser les étudiants qui arrivent sur le marché du travail, et qui, malgré un diplôme compliqué à avoir avec la sélection qui est de plus en plus importante, auront moins de postes, vu que l’on décale l’âge de la retraite et par conséquent l’âge d’arrivée sur le marché du travail ».

« L’inflation étudiante s’élève à plus de 6,5 %. Nous devons lutter contre cette vie chère qui précarise les étudiants », poursuit le jeune homme.

Cortège centre-ville - Manifestation austérité

La manifestation s’est achevée à la mi-journée – © Angers.Villactu.fr

Gaz lacrymogènes : la colère des syndicats

Les manifestants, rassemblés place du Ralliement, ont emprunté le boulevard Foch, puis le boulevard du Roi-René. Le préfet de Maine-et-Loire avait quant à lui interdit l’accès à la rue des Lices et aux voies sur berges. Les forces de l’ordre s’étaient positionnées au niveau du château afin d’empêcher l’accès à la rocade.

Policiers château - Manifestation austérité

Les forces de l’ordre ont bloqué l’accès aux voies sur berges – © Angers.Villactu.fr

Une quarantaine de personnes, défilant pour la plupart en noir et le visage masqué, ont voulu se rapprocher des forces de l’ordre. Sans sommation, ces derniers ont envoyé des grenades lacrymogènes pour tenter de les disperser. Utilisées en grande quantité, elles ont provoqué au moins une blessure à la tête sur un manifestant présent dans le cortège syndical et un malaise quelques mètres plus loin.

Une situation qui a provoqué une vive colère au sein des syndicats. « Il n’y avait aucune attitude violente ou provocatrice. On nous avait interdit la rue des Lices et nous sommes allés rue Toussaint comme demandé par la préfecture. Quand la réponse n’est pas ciblée de la sorte, il y a un vrai problème de démocratie et de droit de manifester. Il y a beaucoup de personnes qui ne manifestent plus, car il y a des blacks blocs et des réponses policières parfois inadaptées », analysait, amère, Antoine Lelarge (CFDT), quelques instants après cet épisode.

« Nous avons suivi le parcours préconisé par la préfecture, mais nous nous faisons quand même gazer. C’est inadmissible et honteux. Si on veut retrouver un rapport sain entre la police et les citoyens, ce n’est pas comme ça qu’il faut agir. Désormais, le dialogue va être très compliqué avec la préfecture.  C’est une attaque à la liberté de manifestation claire, sans qu’il n’y ait eu de provocation de qui que ce soit dans la manifestation », déplorait Xavier Dupeyroux (CGT).

Lacrymogène - Manifestation austérité

La carrefour du Roi René a été noyé sous le gaz lacrymogène – © Angers.Villactu.fr

Du côté de la préfecture de Maine-et-Loire, on évoque des personnes qui ont « commis des tags sur du mobilier urbain et des immeubles et tenté d’envahir les voies sur berges ».

« Les moyens lacrymogènes ont été employés pour stopper la progression de ce groupe, qui aurait mis en péril leur sécurité et celle des usagers des voies des berges. A l’issue de la manifestation, plusieurs manifestants suspectés d’avoir commis des troubles ont été contrôlés », avance la préfecture.

Par Eline Vion et Sylvain Réault.